Au moins un demi-million de cas d'infection, parmi lesquels 23'293 décès, ont été recensés dans le monde depuis le début de la pandémie, selon un bilan établi par l'afp à partir de sources officielles. Plus d'un tiers des 7,8 milliards d'humains sur Terre sont désormais tenus de rester à la maison.
ETATS-UNIS - Près de 1200 morts
Le nombre de morts liées au coronavirus a bondi à 1180 aux Etats-Unis jeudi, pour 81'578 cas recensés, soit le taux le plus élevé au monde selon le New York Times.
New York est l'un des Etats les plus touchés, avec 385 morts dans la métropole depuis l'apparition de l'épidémie.
Un plan de relance "historique" - selon ses rapporteurs - estimé à 2000 milliards de dollars a été adopté mercredi au Sénat avec le soutien de tous les démocrates et républicains présents (96 pour et 0 voix contre). Ce programme doit encore être approuvé par la chambre des représentants vendredi.
Le président Donald Trump a lui confirmé qu'il souhaitait alléger les recommandations de "distanciation sociale" liées au nouveau coronavirus en fonction d'une évaluation locale des risques.
ITALIE – Nouvelle hausse des morts après une accalmie
Le nombre de décès imputés à l'épidémie s'élevait jeudi en Italie à 8215 au total, soit 712 morts de plus que la veille, a annoncé l'agence de la Protection civile.
Mercredi, le bilan des autorités italiennes faisait état de 683 morts en 24 heures et les chiffres communiqués jeudi laissent craindre que la relative accalmie enregistrée en début de semaine ne soit déjà plus d'actualité.
La région de Lombardie, la plus éprouvée par l'épidémie, a enregistré 387 décès supplémentaires entre mercredi et jeudi pour atteindre un total de 4861 morts.
France - 365 décès en 24 heures
Le nouveau coronavirus a causé 365 décès enregistrés à l'hôpital en 24 heures en France dont, "pour la première fois, une jeune fille de 16 ans", en région parisienne, ont annoncé jeudi les autorités sanitaires françaises. Le bilan se monte à 1696 morts depuis le début de l'épidémie.
Selon le directeur général de la Santé, 3375 patients sont désormais en réanimation en France (+548 en une journée) avec une forme grave de la maladie, sur un total de 13'904 (+ 2365) patients hospitalisés dans ce pays.
Parti de Strasbourg pour arriver à Nantes, le premier TGV médicalisé a englouti quelque 900 kilomètres en moins de sept heures pour soulager les hôpitaux du Grand Est en transportant vers les Pays-de-la-Loire vingt patients qui sont les premiers à être évacués par le rail.
ESPAGNE – Etat d'urgence étendu
L'Espagne a décidé de prolonger la durée du confinement jusqu'au 11 avril. Le nouveau coronavirus y a fait plus 4089 morts, dont 655 morts de plus en 24 heures.
Au total, 56'188 cas de contamination ont été confirmés. Le nombre des personnes guéries a lui aussi augmenté, de 30% en 24 heures, le total étant désormais de 7015.
GRANDE-BRETAGNE – Vague de malades à Londres
Le Royaume-Uni a pour la première fois dépassé la barre des cent morts en une journée jeudi. La propagation du Covid-19 s'est accélérée ces derniers jours, les autorités recensant 115 décès en 24 heures. Le bilan total est désormais de 578 morts liés à la maladie et de 11'658 cas de contamination officiellement recensés,
Epicentre au Royaume-Uni de l'épidémie, Londres est confrontée à un "tsunami" de malades gravement atteints dans ses hôpitaux. La propagation du Covid-19 s'est accélérée ces derniers jours, avec 463 morts et 9529 cas de contamination officiellement recensés.
Pour faire face à l'urgence de la situation, le gouvernement a annoncé l'ouverture la semaine prochaine d'un hôpital de campagne de 4000 lits dans un centre de conférence londonien.
SUEDE – Le royaume fait cavalier seul
A l'heure où de plus en plus de pays confinent leur population, la Suède a choisi une autre voie, plus souple, laissant écoles primaires, restaurants et bars ouverts. Les rassemblements de plus de 500 personnes sont néanmoins interdits, les lycées et universités sont fermés.
Les autorités ciblent particulièrement les personnes à risque en les appelant à rester chez elle.
CHINE - Un seul vol par semaine et par pays pour les compagnies aériennes
Alors que la Chine est parvenue à endiguer l'épidémie, l'autorité de l'aviation civile a demandé aux compagnies aériennes chinoises de réduire leurs liaisons internationales à une seule par pays, et de limiter le nombre de vols à un seul par semaine.
Les compagnies aériennes étrangères ont également été priées de limiter le nombre de vols à destination de la Chine à un seul par semaine au maximum.
La Chine continentale, où l'épidémie a débuté fin décembre, n'a dénombré que 47 nouveaux cas (81'218 au total) entre mercredi et jeudi, mais redoute particulièrement une deuxième vague de l'épidémie importée de l'étranger. Pour cette raison, le pays va fermer temporairement ses frontières aux étrangers titulaires de visas ou de permis de séjour en cours de validité.
IRAN – Vers un confinement ou une quarantaine
Après avoir tout fait pour l'éviter, les autorités iraniennes semblent se résigner à devoir imposer des mesures de type quarantaine ou confinement pour tenter d'enrayer la progression du Covid-19.
Avec plus de 2000 décès dus à la maladie et un nombre de contaminations qui ne cesse de grimper – s'approchant désormais des 30'000 cas, selon les chiffres officiels – l'Iran est un des pays les plus frappés par la pandémie, avec l'Espagne, l'Italie et la Chine.
AFRIQUE DU SUD - Bientôt le confinement
L'Afrique du Sud doit rejoindre dans la nuit de jeudi à vendredi les 3 milliards d'humains de la planète déjà appelés à rester chez eux.
Le pays le plus industrialisé d'Afrique est, de loin, le plus touché par le Covid-19 sur le continent, avec 927 cas officiellement recensés depuis l'apparition du virus en Chine en décembre. Aucun décès n'y a jusqu'à présent été enregistré.
Le graphique ci-dessous montre que les cas confirmés de coronavirus en Europe dépassent nettement ceux déclarés en Chine.
jop/ani avec agences
5000 milliards injectés par le G20
Sous la présidence du roi Salmane d'Arabie saoudite, le sommet extraordinaire du G20 a réuni les chefs d'Etat américain Donald Trump, russe Vladimir Poutine, français Emmanuel Macron et les autres dirigeants des grandes puissances mondiales qui ont discuté par visioconférence de la réponse à apporter à la menace de récession.
"Nous sommes fermement résolus à présenter un front uni contre cette menace commune", ont ajouté les représentants dans un communiqué publié à l'issue de la réunion d'urgence. "Nous injectons plus de 5000 milliards de dollars dans l'économie mondiale, dans le cadre de politiques fiscales ciblées, de mesures économiques et de plans pour contrer les impacts sociaux, économiques et financiers de la pandémie", ont-ils déclaré.
Les puissances ont en outre appelé l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Fonds monétaire international (FMI) à "aider les pays émergents et en développement à faire face aux chocs sanitaires, économiques et sociaux du Covid-19".
Rome réclame des mesures économiques plus fortes
L'Italie bloquait jeudi soir un engagement commun des vingt-sept chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE sur la réponse à apporter aux conséquences économiques de la crise du coronavirus, jugeant que le texte sur la table ne va pas assez loin, selon des sources au cabinet du Premier ministre Giuseppe Conte.
Avec le soutien de l'Espagne, il demande aux "cinq présidents" (Conseil, Commission, Parlement, BCE et Eurogroupe) de mettre au point d'ici "dix jours" une nouvelle "proposition" pour répondre à l'urgence économique de manière harmonisée dans l'UE.
Mercredi, neuf dirigeants européens, dont Giuseppe Conte mais aussi Emmanuel Macron, avaient exhorté à "travailler à un instrument" pour lancer un emprunt commun à toute la zone euro, y voyant le fondement d'une économie européenne plus unie et respectée. Mais l'idée de mutualiser les dettes de pays de la zone euro, qui faciliterait l'emprunt des Etats du sud, ne plaît guère à l'Allemagne et aux Pays-Bas. Ils la jugent "idéologique" et surtout, ils refusent de payer pour des pays qu'ils jugent trop dépensiers.