Après l'appel lancé lundi dernier par le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres, des cessez-le-feu ont été évoqués aux Philippines, au Cameroun, au Yémen et en Syrie. Le pape a plaidé lui aussi pour une pause militaire.
Mais ce week-end encore, l'Arabie saoudite a annoncé avoir "intercepté et détruit" des missiles lancés par les rebelles yéménites Houthis à Ryad, alors qu'au nord du Mali, une trentaine de soldats ont été tués dans une attaque attribuée aux djihadistes.
Alors, partout dans les pays en conflit, la question se pose: les belligérants déposeront-ils les armes face à la pandémie? Et si oui, pour combien de temps?
Efforts concentrés sur la pandémie
"Dans un premier temps, les conflits auront tendance à se réduire, faute de combattants", répond Michel Goya, chercheur à l’institut de stratégie de l’Ecole militaire à Paris. "Mais à plus long terme, cette pandémie peut encore plus provoquer le chaos et générer des violences par la suite." Sans attention diplomatique de la part des Etats, qui concentrent leurs efforts sur le front sanitaire, les affrontements pourraient continuer à faire rage.
Jusqu'à présent, les pays évoqués ne connaissent pas une progression du Covid-19 comparable à celle qui est observée en Europe. Mais la Syrie a enregistré un premier décès lié à la maladie dimanche, sur neuf cas officiellement recensés. Dans un pays dévasté par la guerre, aux infrastructures hospitalières détruites ou saturées et aux millions de déplacés, une propagation du virus pourrait être dramatique.
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A l'ONU, une résolution du Conseil de sécurité pour appuyer l'appel solennel d'Antonio Guterres est attendue. Mais elle reste peu probable, et difficile à appliquer. Dans le contexte actuel, les spécialistes doutent que l’ONU envoie des casques bleus dans des zones infectées.
Xavier Alonso/ani