"Nous avons entendu que l'Ukraine allait honorer sa dette
(envers Gazprom) dans les jours qui viennent. Nous nous sommes mis
d'accord sur les principes de coopération, pour 2008 et pour les
années à venir. Aujourd'hui ou demain, ces accords seront couchés
sur le papier", a déclaré Vladimir Poutine lors d'une conférence de
presse avec son homologue ukrainien Viktor Iouchtchenko. "Les
propositions faites par les partenaires ukrainiens arrangent
Gazprom", a-t-il ajouté.
"Nous espérons que les accords seront respectés", a ajouté le
président russe. "Nous nous sommes mis d'accord pour que l'Ukraine
paye à partir de jeudi sa dette" contractée en 2007, a pour sa part
déclaré le président ukrainien.
Prix inchangé
A l'issue des négociations entre les deux présidents, le prix du
gaz russe pour l'Ukraine pour 2008 reste inchangé à 179 dollars
pour 1000 mètres cubes ainsi que "le statut de jure des
participants du marché qui possèdent les contrats", a ajouté Viktor
Iouchtchenko, dans une allusion aux intermédiaires comme
RosUkrEnergo, une structure détenue pour moitié par Gazprom et
souvent critiquée par son opacité.
La compagnie publique ukrainienne Naftogaz et Gazprom "créent un
groupe de travail" pour établir "des relations plus directes et
plus simples", a-t-il ajouté. Le chef de Naftogaz, Oleg Doubina, a
expliqué que les intermédiaires allaient disparaître à l'issue de
négociations avec Gazprom. "Il n'y aura pas d'intermédiaires (...),
un groupe de travail est créé entre Naftogaz et Gazprom. J'espère
que toutes les questions seront réglées au cours de l'année", a
déclaré M. Doubina, cité par l'agence Ria Novosti. L'ambassadeur
russe en Ukraine, Viktor Tchernomyrdine, interrogé si les
intermédiaires seront maintenus a répondu "Non", selon Ria
Novosti.
afp/hof
Le litige
Gazprom, qui réclamait à Kiev des arriérés de dette de 1,5 milliard de dollars, avait menacé, si aucune solution n'était trouvée, de mettre fin à ses livraisons de gaz russe à l'Ukraine.
Le gaz russe représente un quart du total livré actuellement par Gazprom à l'Ukraine.
Le reste, en provenance d'Asie centrale, n'était pas concerné par l'ultimatum.
Gazprom, un géant
En mai 2006, Gazprom pesait plus de 300 milliards de dollars, un privilège que le numéro un mondial russe du gaz ne partage qu'avec le pétrolier ExxonMobil et le groupe General Electric.
Le groupe russe, qui contrôle 60% des immenses réserves de gaz de la Russie et dispose d'un monopole sur les gazoducs russes, a depuis la fin du mois dernier dépassé dans sa course son concurrent britannique BP, le premier groupe bancaire mondial, l'américain Citigroup, et le géant américain de l'informatique Microsoft.
Gazprom ne cache pas ses ambitions, et souhaite maîtriser toute la chaîne de transport jusqu'à ses consommateurs finaux notamment en Europe via l'acquisition de réseaux de distribution.