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Durement frappée par le coronavirus, l'Italie guette les signaux positifs

En Italie, la lumière est au bout du tunnel. Des hôtels de convalescence ont ouvert leurs portes.
En Italie, la lumière est au bout du tunnel. Des hôtels de convalescence ont ouvert leurs portes. / 19h30 / 2 min. / le 2 avril 2020
Après trois semaines de confinement, les Italiens commencent à entrevoir la lumière au bout du tunnel. Si la prudence reste de mise, plusieurs indicateurs laissent penser que la propagation de l'épidémie de coronavirus ralentit.

Les statistiques tombent chaque soir en Italie, impitoyables. Attendus par des millions de citoyens, ces chiffres ont grimpé sans discontinuer ces dernières semaines et puis, soudain, tout le pays a retenu son souffle fin mars, quand le nombre de nouveaux cas recensés a cessé d'augmenter.

Serait-ce enfin l'effet des mesures drastiques imposées à tout le pays? Oui, sans doute. Mais un effet à prendre avec des pincettes, souligne Valérie Dupont, correspondante de la RTS en Italie, sur Twitter. D'une part, il faudra du temps pour vérifier cette tendance et, d'autre part, les statistiques publiées dépendent du nombre de tests passés et ne donnent donc qu'une image partielle de la réalité.

Un bilan incertain

Autre signal encourageant: la croissance du nombre de morts annoncés chaque jour semble elle aussi ralentir. L'Italie a cependant enregistré le plus de morts au monde, avec 13'915 décès recensés au 2 avril, et le bilan continue à s'alourdir.

A ce stade, le nombre de guérisons (18'278) surpasse à ce jour le nombre de décès (13'915), du moins d'après le communiqué de la Protection civile italienne. Mardi, le journal italien La Stampa a semé la confusion en révélant que le taux de mortalité avait augmenté de 30% dans certaines communes. Si cela se confirme, cela signifierait que les chiffres officiels sont sous-estimés.

Au vu du contexte de surcharge des systèmes de santé, il faut accepter qu'il soit difficile de partager les informations minute par minute

Michael J. Ryan, directeur du programme d'urgence sanitaire à l'OMS

"Nous devons être très prudents avant de reprocher à certains pays de ne pas s'être montrés coopératifs ou d'avoir manqué de transparence", soulignait mardi Michael J. Ryan, directeur du programme d'urgence sanitaire à l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Système sous pression

Au-delà des signaux encourageants, le système hospitalier italien reste sous pression avec 83'049 personnes encore considérées comme positives, dont plus de 4000 aux soins intensifs. C'est pourquoi le chef du gouvernement Giuseppe Conte a confirmé mercredi soir le prolongement des mesures de confinement jusqu'au 13 avril. "Je ne peux pas garantir qu'il y aura un début de dé-confinement le 14 avril", a-t-il d'ores et déjà prévenu, ajoutant que "les restrictions seront levées de manière progressive".

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Et une fois l'urgence sanitaire passée, Rome devra réparer les conséquences économiques et sociales de la pandémie et de l'arrêt de tout son appareil productif à l'exception de la filière agro-alimentaire, de l'industrie pharmaceutique et les producteurs d'énergie.

Besoin de solidarité

Selon une estimation du principal syndicat agricole italien, Coldiretti, 500'000 personnes supplémentaires ont besoin d'aide pour manger en raison des conséquences de l'épidémie, en plus des 2,7 millions qui l'an passé avaient bénéficié d'aides alimentaires via des associations comme Caritas ou les Banques alimentaires. Des agressions ont été rapportées dans certains supermarchés du sud du pays.

Le gouvernement Conte a déjà annoncé des mesures pour tenter d'apaiser la situation. Mais pour garder la tête hors de l'eau, l'Italie, déjà endettée à plus de 130% de son PIB, aura aussi besoin de la solidarité de ses partenaires européens. Et au-delà des excuses présentées jeudi par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, cette union à venir reste à prouver.

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Article web: Juliette Galeazzi

Collaboration: Marc Renfer

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