En raison des mesures de confinement, le nom du vainqueur a été sobrement annoncé samedi sur le site internet du parti. Keir Starmer, à la ligne qualifié de pragmatique et europhile, succède donc à Jeremy Corbyn, qui représentait l'aile gauche du Labour.
Cet ancien avocat de 57 ans, spécialisé dans les droits humains et responsable depuis trois ans du dossier "Brexit" dans le camp des travaillistes, faisait figure de favori, avec une posture rassembleuse.
Il a été élu largement, au premier tour, avec 56,2% des voix face à ses deux rivales, Rebecca Long-Bailey (27,6%) et Lisa Nandy (16,2%).
Rupture avec Jeremy Corbyn
Dans une allocution télévisée diffusée juste après son élection, Keir Starmer a immédiatement promis de dépasser les nombreuses divisions qui rongent le parti, entre la gauche radicale et l'aile plus libérale, entre eurosceptiques et pro-UE sur la question du Brexit, ou encore sur la gestion de l'antisémitisme au sein du parti, que Jeremy Corbyn n'a jamais su réellement endiguer.
Sur ce dernier objet, Keir Starmer s'est déjà clairement démarqué de son prédécesseur, samedi dans un discours enregistré à l'avance, confinement oblige. "Au nom du Labour, je m'excuse", a-t-il déclaré , s'engageant à "extirper le poison" de l'antisémitisme de son parti.
Mettre fin à la série noire
Perçu comme habile mais peu charismatique, Keir Starmer, qui a la particularité de porter le même prénom que le fondateur historique de son parti, l’Ecossais Keir Hardie, aura pour tâche ardue de remettre sur pied le parti et de mettre fin à une série de défaites électorales. Depuis l'élection de Gordon Brown en 2007, le Labour a perdu quatre élections.
Le 12 décembre dernier, il avait même enregistré son pire résultat depuis 1935, au lendemain de laquelle Jeremy Corbyn avait annoncé sa démission. Les travaillistes avaient notamment perdu des bastions populaires traditionnellement acquis au parti.
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ats/jop