Dès les premiers jours de la pandémie, Vò, un petit village italien proche de Padoue, a choisi de suivre les recommandations des scientifiques. Deux jours après la mort d'Adriano, âgé de 78 ans, le premier cas mortel en Italie, le village entier est mis en quarantaine et toute la population est testée.
Ces premiers tests ont permis de découvrir plus de cent personnes positives dans la population, dont 75% ne présentaient aucun symptôme.
Après 15 jours de quarantaine stricte, les quelque 3300 habitants deviennent des cobayes pour la recherche. Ils sont testés une seconde fois et cette seconde volée de tests ne révèle alors que 6 personnes positives.
Aujourd'hui, après 40 jours de confinement, le virus a totalement disparu du village.
Avancée précieuse pour la recherche
Mais les scientifiques connaissent le profil exact des malades et possèdent des échantillons de chaque habitant, qui permettront de mener une analyse génétique pour étudier l'évolution du virus et l'immunité des patients.
Le Professeur Andrea Crisanti, virologue de l'hôpital universitaire de Padoue, a eu l'idée de prendre Vò comme référence pour démontrer que multiplier les tests et isoler les positifs sans symptômes était la seule voie possible.
Grâce à cela, il a le premier apporté une preuve scientifique que les personnes asymptomatiques étaient bel et bien contagieuses.
Un exemple pour la région entière
La stratégie est alors appliquée à toute la Vénétie, qui a pratiqué au total 130'000 tests. Au final, la cinquième région la plus peuplée d'Italie ne recense que 10'000 malades et 500 décès, sur les presque 5 millions d'habitants.
Le gouverneur de la région, Luca Zaia, estime que cette stratégie permet de faire repartir au plus vite l'économie. Grâce à sa politique rapide de tests, la Vénétie espère pouvoir être débarrassée de l'épidémie le 14 avril prochain.
Valérie Dupont/jop