"Cette semaine sera un moment comme Pearl Harbor, comme le 11 septembre, sauf que ce ne sera pas localisé: tout le pays sera concerné". La déclaration télévisée de Jerome Adams, responsable fédéral de la Santé publique, fait craindre le pire.
Andrew Cuomo, gouverneur de l'État de New York, affirme qu'il faudrait encore "plusieurs jours avant d'atteindre le pic de contaminations" et que son Etat "n'était pas prêt" à y faire face. Comme de nombreux autres Etats américains, New York manque de matériel et de personnel médical pour gérer l'afflux de malades. Aux Etats-Unis, de plus en plus de voix s'élèvent pour condamner l'incurie du gouvernement fédéral et du président Donald Trump dans la gestion de la crise.
Traduction du tweet: DE LA LUMIERE A LA FIN DU TUNNEL!
Manque de moyens et de respirateurs
Epicentre de la pandémie aux Etats-Unis, New York a lancé ce week-end un appel à l'aide. La mégapole américaine concentre à elle seule presque autant de cas que l'Italie et l'Espagne.
Politico, l'un des quotidiens politiques de référence à Washington, souligne le manque de moyens alloués aux structures de soins intensifs. Les services du gouverneur démocrate de New York "estiment qu'au pic de la pandémie, 37'000 respirateurs artificiels seront nécessaires" pour traiter les malades présentant des complications pulmonaires graves. Or, jusqu'à présent, le gouvernement fédéral n'a pu en fournir que 4000.
Face à l'urgence, une véritable course contre la montre s'est engagée. L'Etat de l'Oregon va ainsi en envoyer 120, la Chine plus de mille.
Référence à Katrina et au 11 septembre
Le manque de personnel médical est également pointé du doigt. Maire démocrate de New York, Bill de Blasio se montre lui aussi très alarmiste et fustige le président Trump, accusé d'avoir largement sous-estimé la gravité de la crise: "Il n'y pas de mobilisation nationale alors que nous sommes en état de guerre. Mon problème, à l'instant présent, c'est que je n'ai pas assez de docteurs et d'infirmières. J'ai besoin de 45'000 professionnels de santé opérationnels pour faire face, en avril et en mai".
Faisant référence à l'ouragan qui a ravagé la Nouvelle-Orléans en 2005, Bill de Blasio agite le spectre "de plusieurs mini-Katrina, avec de multiples villes devant face à la crise en même temps".
Olivier Kohler/sjaq