C'est le choc au Royaume-Uni. La situation s'aggrave et les événements se succèdent à un rythme effréné. Dans la foulée du discours historique de la Reine Elisabeth II à ses sujets, dimanche dans la soirée, le pays s'est réveillé mardi en apprenant que Boris Johnson, le Premier ministre, était toujours hospitalisé dans une unité de soins intensifs de l'Hôpital Saint Thomas de Londres.
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Celui qui a longtemps défendu la théorie de "l'immunité de masse", qui consiste à laisser la maladie se répandre en espérant immuniser le maximum de personnes, a dû ensuite changer complètement de politique. Le voilà aujourd'hui remplacé par Dominic Raab, son ministre des Affaires étrangères, qui assure désormais l'intérim.
Une courbe proche de celle de l'Italie
C'est une certitude aujourd'hui, les tergiversations du gouvernement britannique ont eu pour effet d'accélérer la contagion. La prise de conscience de l'ampleur de l'épidémie est bien plus douloureuse que l'annonce de la fermeture des pubs.
La progression des cas confirmés suit une courbe proche de celle de l'Italie et de l'Espagne. Au Royaume-Uni, les deux premiers cas de Covid-19 étaient apparus le 31 janvier dernier dans la ville de York, au nord du pays. Les deux personnes touchées avaient ensuite été transférées dans un hôpital de Newcastle. Aujourd'hui, la progression du nombre de contaminations est fulgurante, comme le révèle le site officiel du ministère britannique de la Santé.
Situation préoccupante à Londres
Un rapport du très sérieux institut londonien de santé public, l'Intensive care and research center (ICNARC), fait part de données statistiques effrayantes, rendues publiques le week-end dernier : depuis fin février, plus de 50% des cas de Covid-19 admis dans des unités de soins intensifs, comme Boris Johnson lui-même, ont perdu la vie.
Un vent de panique commence de souffler au Royaume-Uni. Les annonces officielles faites par Jenny Harries, responsable des services sanitaires britanniques, sont tombées comme un coup de massue. Le retour à la normale est estimé dans un horizon de 6 mois.
Un confinement de 2 à 3 mois?
Aux règles de distanciation sociales classiques, le confinement général, promulgué par le Premier ministre en personne le 23 mars dans la soirée, pourrait au final durer 2 ou 3 mois.
Londres et ses neuf millions d'habitants focalisent toutes les inquiétudes. Près d'un tiers des cas mortels y sont répertoriés.
Le pays retient son souffle: déjà confronté à une absence de moyens chroniques avant la crise, le système hospitalier britannique manque de personnel et de respirateurs artificiels pour traiter les patients en difficulté respiratoires. Un appel a été lancé par le gouvernement pour mettre en place une production de masse.
Olivier Kohler et Dimitri Zufferey