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Début de la cohabitation à l'américaine

Les démocrates exerceront-ils une pression au sujet de l'Irak?
Les démocrates exerceront-ils une pression au sujet de l'Irak?
Les démocrates américains prennent officiellement possession jeudi de leurs nouvelles majorités au Congrès. Ils sont bien décidés à peser sur la politique du président Bush, à commencer par l'Irak.

La guerre en Irak, dont l'impopularité fut l'un des principaux
facteurs de la victoire démocrate aux élections parlementaires du 7
novembre, sera le premier gros dossier à l'ordre du jour.

Le président de la commission des Affaires étrangères du Sénat,
Joseph Biden, a prévenu qu'il s'opposerait à un renforcement des
effectifs militaires. Une option envisagée par G.W.Bush dans le
cadre de la nouvelle stratégie pour l'Irak qu'il doit annoncer en
janvier.

Pouvoir limité sur la politique étrangère

"Si le président (Bush) propose une escalade en Irak, je m'y
opposerai, et de nombreux collègues au Congrès feront de même", a
prévenu J.Biden, tout en admettant qu'il n'avait guère les moyens
d'exercer plus qu'un pouvoir d'"influence". "Ce n'est pas à nous,
au Congrès, qu'il revient de mener la politique étrangère des
Etats-Unis, mais nous pouvons essayer de la façonner", a-t-il
expliqué. Il espère "dessiner un consensus qui exercera une
pression sur le président".

Sur tous les fronts

Les démocrates, totalement écartés de l'exercice du pouvoir
depuis le début de la présidence Bush en janvier 2001, vont
utiliser au maximum les outils à leur disposition: J.Biden a prévu
une dizaine d'auditions sur la guerre, dont une en présence de la
secrétaire d'Etat, Condoleezza Rice, et son collègue à la Défense
Carl Levin a annoncé qu'il entendait convoquer le nouveau
secrétaire à la Défense, Robert Gates, et d'autres
responsables.



En outre, la présentation du collectif budgétaire pour financer la
guerre en Irak et en Afghanistan, puis celle du prochain budget en
février, seront dans les semaines qui viennent l'occasion
d'examiner de près les options militaires, ainsi que l'ensemble de
la politique de l'administration.



Certaines méthodes de la "guerre contre le terrorisme" devraient
également être réexaminées par le nouveau Congrès, en particulier
la loi antiterroriste "Patriot Act" et celle, toute récente, sur le
traitement des terroristes présumés.

Hausse du salaire minimum?

Enfin, sur le plan économique, la Chambre des représentants a un
ordre du jour très chargé pour ses 100 premières heures de travail,
avec pour priorité le relèvement du salaire minimum, inchangé
depuis 1997, que G.W.Bush devrait accepter s'il s'accompagne de
mesures d'aides pour les petites entreprises.



Les ambitions démocrates risquent cependant d'être freinées d'une
part par l'arme du veto présidentiel, qu'ils ne seront pas en
mesure d'outrepasser, et d'autre part par des divisions internes
d'autant plus dangereuses que leur majorité est étroite.



Au Sénat, le basculement d'un siège suffirait à rendre la majorité
au parti républicain du président Bush, soit que vienne à
disparaître le discret sénateur démocrate Tim Johnson, victime
d'une hémorragie cérébrale à la mi-décembre, soit que l'indépendant
Joseph Lieberman, anciennement démocrate, passe dans le camp
républicain.

Plus confortable

Dans la Chambre basse, les démocrates bénéficient d'une majorité
plus confortable, mais de premiers faux-pas commis début décembre
par la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi,
condamnée par son groupe à se faire seconder par un ancien rival,
ont semé le doute sur son habileté politique. Les membres du
Congrès élus ou réélus le 7 novembre doivent officiellement prêter
serment jeudi.



N.Pelosi a prévu de mercredi à vendredi toute une série de
cérémonies pour marquer la reconquête de la Chambre, perdue par les
démocrates en 1994, avec notamment un retour dans le Baltimore
(Maryland) de son enfance où son père a été maire.



agences/het

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Un socialiste au Sénat!

Un socialiste fera jeudi son entrée au Sénat des Etats-Unis. Une première dans l'Histoire de ce pays, où le socialisme reste un objet politique non-identifié.

Bernie Sanders aura quand même mis plus de 30 ans avant de pouvoir porter ses idées au plus haut niveau de la vie politique américaine.

En mars 1981, "Bernie" emporte la mairie de Burlington par 10 voix d'avance. "Les gens avaient peur", se souvient Garrison Nelson, professeur de sciences politiques à l'Université du Vermont. Les commentateurs se mettent à parler de la "République populaire de Burlington".

Contre toute attente, le voilà réélu en 1983, 1985 et 1987. Burlington commence à apparaître dans les classements de villes les plus agréables à vivre aux Etats-Unis et son maire à gagner en popularité. "C'est un phénomène", s'exclame Garrison Nelson. "Bernie n'a ni parti politique ni fortune personnelle, ni relations familiales et n'est pas ce qu'on pourrait appeler séduisant. Et que l'Etat le plus rural du pays choisisse un juif socialiste de Brooklyn pour le représenter n'a aucun sens!"

G.W.Bush avertit

George W. Bush a déclaré qu'il était prêt à travailler avec les démocrates à la veille de leur prise de contrôle du Congrès. Le président américain les a prévenus qu'une attitude partisane pourrait conduire à une "impasse", dans une tribune publiée mercredi par le "Wall Street Journal".

"Si le Congrès choisit d'adopter des textes qui ne sont que des déclarations partisanes, il aura choisi l'impasse", écrit G.W.Bush à la veille de la rentrée parlementaire. "S'il adopte une approche différente, les deux prochaines années pourront être fructueuses pour notre nation", a ajouté le président américain.