D'après les statistiques de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), les femmes représentent 70% de la main d'œuvre mondiale dans le domaine des soins. Sur ces 70%, 85% sont infirmières ou sages-femmes et peu d'entre elles occupent des places dans les sphères de décision.
Selon ce rapport, elles sont donc davantage exposées au virus, et ce même si les hommes sont cliniquement plus vulnérables quand ils sont infectés (le risque de décès serait de 60% à 80% supérieur chez l'homme).
Plus actives dans les tâches domestiques
Dans les pays de l'OCDE, les femmes sont aussi engagées deux heures de plus par jour en moyenne dans le travail à la maison.
Dans les pays nordiques, réputés égalitaires, l'écart est encore d'une heure par jour. Ces différences concernent surtout les mères, car la plus grande partie de ce travail non-payé à la maison est consacré aux soins des enfants.
Selon les auteurs du rapport, la pandémie de coronavirus accentue encore ces écarts. Avec les confinements imposés ou fortement conseillés à travers le monde, les femmes assument davantage que les hommes la charge supplémentaire qui découle de cette situation: école à la maison, repas, soins.
Davantage de risques économiques?
Sur le plan économique, il est par contre encore un peu tôt pour dire si les femmes seront plus exposées. Mais en se basant sur des crises précédentes, on peut penser que oui, les risques de précarités étant plus importants pour les femmes. L'OCDE évoque notamment dans son rapport la crise financière de 2008.
L'écart salarial préexistant entre les hommes et les femmes, en défaveur de ces dernières, est aussi un facteur à prendre en compte.
Le rapport ne s'attarde ici que sur les pays de l'OCDE. Dans leurs conclusions, les auteurs estiment que les effets pourraient être encore plus marqués dans les pays en développement. Le virus Ebola avait fait plus de victimes parmi les femmes parce qu'elles étaient plus nombreuses dans le personnel soignant.
Enfin, les préjudices de genre, l'accès à l'éducation, les mariages forcés ou encore les violences domestiques sont tous des phénomènes qui pourraient être exacerbés en période de confinement et fortement toucher les femmes.
Sujet radio: Alexandra Richard
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