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La justice française ordonne à Amazon de réduire son activité

Face au coronavirus, la justice française a sommé mardi le géant du commerce en ligne Amazon de restreindre son activité aux produits essentiels, le temps qu'une évaluation des risques professionnels puisse être menée.

Le tribunal judiciaire de Nanterre (Hauts-de-Seine), qui avait été saisi mercredi dernier par l'organisation Union syndicale solidaires, a assorti sa décision d'une astreinte d'un million d'euros par jour de retard ou par infraction constatée.

"Il est ordonné (...) à Amazon de restreindre l'activité de ses entrepôts aux seules activités de réception, de préparation et d'expédition des marchandises de produits alimentaires et de produits d'hygiène et de produits médicaux", déclare le tribunal dans sa décision

Un groupe interpellé dans plusieurs pays

Le groupe basé à Seattle est interpellé dans plusieurs pays sur la sécurité et les conditions de travail des salariés qui travaillent dans ses entrepôts et centres de distribution face à la propagation de l'épidémie de coronavirus.

Le distributeur a renforcé ses mesures de protection à marché forcée pour maintenir ses entrepôts ouverts et continuer à livrer des consommateurs confinés chez eux.

En France, des organisations syndicales réclament depuis plusieurs semaines l'interruption de ses activités, ou à défaut leur limitation, jugeant insuffisantes les mesures mises en place.

"Nous sommes en désaccord avec la décision rendue aujourd’hui par le tribunal judiciaire de Nanterre et nous évaluons actuellement ses implications pour nos sites logistiques français", a de son côté réagi Amazon dans une déclaration transmise à Reuters. "Rien n’est plus important que la sécurité de nos collaborateurs."

Amazon contre-attaque

Le géant du commerce en ligne a annoncé mercredi envisager de faire appel de la décision de la justice française. "La décision rendue hier par le tribunal judiciaire de Nanterre nous laisse perplexes compte tenu des preuves concrètes qui ont été apportées sur les mesures de sécurité", explique Amazon dans un communiqué.

Le groupe a également menacé de suspendre son activité en France, suite au jugement de mardi. Dans un communiqué mercredi, il indique qu'il pourrait "être contraint de suspendre l'activité" de ses centres de distribution, restreignant un service "devenu essentiel pour les millions de personnes à travers le pays qui souhaitent avoir accès aux produits dont elles ont besoin chez elles pendant cette crise".

Le groupe récuse toutefois toute "menace" ou "chantage". Face au risque d'être mis à l'amende pour l'envoi d'un produit non essentiel, Amazon préfère fermer ses sites, au moins provisoirement.

reuters/ther

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