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La presse critique Blair sur le retrait d'Irak

Quel avenir pour le blairisme ?
Même s'il montre la voie hors d'Irak, Blair est critiqué
L'annonce faite par Tony Blair d'un premier retrait «dans les prochains mois» de 1600 soldats britanniques déployés en Irak était accueillie favorablement jeudi par la presse. Elle restait toutefois très critique contre le Premier ministre.

«Le soulagement est la première réaction à l'annonce d'hier
(...)» mais «le soulagement que les gars rentrent est tempéré à la
fois par (...) la crainte - et par l'avenir horriblement incertain
qui entoure le sud» de l'Irak, écrit le «Daily Telegraph»
(centre-droit) dans son éditorial.



«Le centre de Bassorah (où sont déployés la plupart des militaires
britanniques) était simplement jugé trop dangereux», rappelle le
quotidien.



Tony Blair a annoncé mercredi devant la chambre des communes que
la Grande-Bretagne allait réduire son contingent dans le sud de
l'Irak de 7100 à 5500 soldats mais y maintiendrait des forces en
état de combattre.

«Aventure malheureuse»

Le «Daily Mail» (centre-droit) va plus loin, en qualifiant
l'annonce du Premier ministre de «défaite pour Tony Blair», «pour
un Premier ministre qui a fait entrer son pays dans la guerre sur
un mensonge et qui partage la responsabilité de la mort de dizaines
de milliers d'Irakiens».



L'«Independent» (gauche) n'a pas semblé non plus impressionné par
l'annonce du Premier ministre, en qualifiant «l'aventure
malheureuse (de Blair) en Irak de fatale».



«Et même si la réduction partielle de la présence militaire
britannique provoque (...) un bourbier, un bain de sang, ou les
deux, à la honte d'une invasion mal pensée s'ajoutera
l'irresponsabilité d'un retrait annoncé pour des raisons
principalement égoïstes, cyniques et à courte vue», ajoute ce
journal.



Pour le «Financial Times», Tony Blair aurait pu s'en sortir en
«prenant de la distance avec la politique destructrice suivie au
Moyen-Orient par son ami George W. Bush». M. Blair aurait dû tenter
d'insuffler des négociations pour que soit dégagé un accord entre
Israéliens et Palestiniens et pour améliorer les relations entre
l'Iran et l'Occident, selon le quotidien des affaires.

«Chapitre politique tragique»

Le «Guardian», traditionnel soutien du parti travailliste,
estime dans son éditorial que «Tony Blair est arrivé hier aux
communes pour reconnaître son échec».



Bien que la Grande-Bretagne ait «le droit de se retirer», Tony
Blair n'a été «qu'en mesure de déclarer que la mission était
accomplie en la redéfinissant constamment et en réduisant sa
portée», ajoute ce journal.



Pour le «Daily Mirror» (centre-gauche), Tony Blair «se devait pour
les soldats britanniques et leurs familles de clore ce chapitre
politique tragique avant de se retirer».



Le «Times» estime de son côté que «la Grande-Bretagne ne devrait
pas se précipiter de quitter le sud de l'Irak sur un calendrier
artificiel», et que l'annonce du Premier ministre «pourrait être le
début de la fin du rôle britannique en Irak».



ats/ruc

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Ravages de la guerre

Cent trente-deux militaires britanniques ont perdu la vie depuis le début de l'invasion de l'Irak en mars 2003, contre 3127 soldats américains.

La Grande-Bretagne compte 7100 hommes en Irak, ce qui représente le deuxième plus important contingent en nombre derrière les Etats-Unis.

La plus grande partie des troupes britanniques sont stationnées autour de la ville de Bassorah, dans le sud de l'Irak.

Le Danemark partira en août

Le Danemark, un des fidèles alliés des Etats-Unis, a emboîté le pas mercredi à la Grande-Bretagne et va retirer en août son bataillon déployé au sud de l'Irak, une présence militaire impopulaire dans l'opinion et de plus en plus embarrassante pour le gouvernement.

Le Danemark, présent en Irak depuis 2003, compte aujourd'hui environ 460 hommes, dont un bataillon de 430 soldats déployés dans le sud à Bassorah, sous commandement britannique. Six soldats danois ont péri au cours de cette mission.

L'annonce de mercredi survient à un moment où divers sondages montrent que la population danoise est majoritairement opposée à la présence militaire du Danemark en Irak. Le dernier en date, publié début février, montre que 64% désapprouvent cette présence militaire.