L'opposition, qui regroupe également le mouvement chiite Amal et
le Courant national patriotique du général chrétien maronite du
général Michel Aoun, estime que le gouvernement Siniora a "traité
par le mépris" le mouvement populaire lancé le 1er décembre.
Bras de fer depuis décembre
Outre plusieurs manifestations géantes dans le centre de
Beyrouth, l'opposition a dressé un campement devant le Grand
Sérail, siège du gouvernement. Elle réclame un plus grand poids
politique au sein de l'équipe actuelle, ou le départ de Fouad
Siniora. Cette nouvelle montée en puissance avait été annoncée dès
vendredi par le chef spirituel du Parti de Dieu, le cheikh Hassan
Nasrallah.
Proche de l'opposition, la fédération des syndicats libanais,
forte de 350'000 adhérents, a elle aussi appelé à la grève
générale, contre les projets de hausses fiscales du gouvernement
Siniora.
Aide internationale contestée
Cet appel à la grève générale intervient à trois jours de
l'ouverture à Paris, le 25 janvier, de la conférence internationale
des donateurs pour financer la reconstruction du Liban, dont
l'économie est en ruines après la guerre entre Israël et le
Hezbollah qui a dévasté le pays l'été dernier.
L'opposition dénonce cette conférence, jugeant que les quelque
cinq milliards de dollars que le gouvernement de Beyrouth espère y
obtenir ne feront qu'aggraver encore la dette extérieure et
affaiblir l'économie.
Agences/cab
Mobilisation internationale
Cet appel à la grève intervient à quelques jours de la conférence internationale d'aide économique au Liban prévue jeudi à Paris.
La conférence, à laquelle assistent une trentaine de pays et d'institutions internationales, doit aider le Liban dont la dette publique atteint environ 41 milliards de dollars, soit 180% du PIB, à redresser son économie notamment après la guerre au Liban entre le Hezbollah et Israël (12 juillet-14 août).
Une crise lancée en novembre
L'opposition estime que le gouvernement Siniora n'a plus aucune légitimité depuis la démission en novembre des ministres chiites qui en faisaient partie jusqu'à l'échec des pourparlers sur un élargissement de ce gouvernement.
Les postes ministériels sont traditionnellement répartis au Liban entre les communautés religieuses.