Soulignant «leur grande préoccupation face à la poursuite des
violences et l'insécurité au Darfour», les participants ont fait
part de la nécessité d'un règlement «urgent et durable» à cette
guerre civile, dans un communiqué publié à l'issue de la
conférence, qui s'est ouverte samedi.
Nombreux pays présents
Cette conférence, qui réunissait notamment des représentants de
la Chine, la France, la Russie, la Grande-Bretagne, les Etats-Unis,
l'Union européenne, l'Union africaine et l'ONU, s'est achevée
dimanche alors qu'était célébrée le même jour la Journée mondiale
pour le Darfour à l'appel de «Planète pour le Darfour», un réseau
mondial d'une douzaine d'organisations (voir ci-contre).
Elle s'est par ailleurs tenue en l'absence des groupes rebelles
qui devraient participer prochainement à une conférence, également
à Tripoli, selon un responsable libyen.
Cesser les hostilités
Les participants ont fait part de leur soutien aux conclusions
de la réunion d'Addis Abeba (16 novembre 2006) qui avait abouti à
l'»acceptation» par le Soudan du «principe» d'une opération de paix
hybride ONU-Union africaine (UA) au Darfour. Ils ont appelé les
belligérants à «l'arrêt immédiat des opérations hostiles» et «au
respect sans plus tarder du cessez-le feu».
Selon des organisations internationales, ce conflit a fait plus de
200 000 morts et deux millions de déplacés depuis février 2003, des
chiffres contestés par le Soudan.
Situation humanitaire
Dans le cadre des discussions d'Addis Abeba, Khartoum a donné
son accord au déploiement de quelque 3000 personnels de l'ONU en
soutien de l'actuelle force de l'UA (Amis) au Darfour. Mais l'envoi
d'une mission hybride UA-ONU d'environ 20'000 hommes, souhaité par
la communauté internationale et notamment les Etats-Unis, reste
encore à négocier.
Les participants ont également exprimé leur «inquiétude concernant
la situation humanitaire» et «appelé avec force toutes les parties
à faciliter le passage de l'aide humanitaire».
Soulignant que la poursuite du «processus politique est
prioritaire», la conférence a insisté sur la nécessité de la
poursuite du «financement de la mission de l'Amis, de l'aide
humanitaire et du développement économique».
agences/tac
Manifestations internationales
Des manifestations ont eu lieu dimanche dans plusieurs capitales européennes pour réclamer une action plus vigoureuse de la communauté internationale à l'occasion de la Journée mondiale pour le Darfour.
La plus importante s'est déroulée à Londres, où plusieurs centaines de personnes se sont rendues chez Tony Blair, pour déposer une lettre lui demandant de continuer à exercer une pression sur le gouvernement soudanais.
Des manifestations ont également eu lieu à Rome, Berlin, Budapest et Stockholm, et des rassemblements ont été organisés samedi à Paris et Bruxelles.
A Rome, le vice-Premier ministre a estimé que "le Darfour était l'emblème de l'incapacité de l'homme contemporain à imposer les droits de l'homme fondamentaux".
A Berlin, 200 personnes ont tapé sur des casseroles et fait sonner des réveils pour dénoncer les crimes "largement ignorés au Darfour".
A Paris, 300 personnes avaient formé samedi une chaîne humaine pour rappeler aux candidats à la présidentielle française "leurs engagements" envers le Darfour.
Par ailleurs, une "euro-pétition" réclamant une protection du Darfour, qui a déjà recueilli 50'000 signatures, a été lancée.
George Clooney, Hugh Grant, Mick Jagger, Elton John et Mia Farrow ont appelé la communauté internationale à "mettre fin aux atrocités" au Darfour.