Le nombre d’exécutions recensées à l’échelle mondiale a diminué pour la quatrième année consécutive pour atteindre le chiffre le plus bas enregistré ces dix dernières années, soit 657 cas connus contre 690 en 2018.
"La peine de mort est un châtiment atroce et inhumain et aucun élément crédible ne prouve qu’elle ait un effet plus dissuasif sur la criminalité que des peines de prison. Une vaste majorité des pays le reconnaissent et il est encourageant de constater que le nombre d’exécutions dans le monde continue de diminuer", a déclaré Clare Algar, directrice générale de la recherche, du plaidoyer et des politiques à Amnesty International.
Des chiffres qui ne disent pas tout
Les chiffres publiés mardi ne comprennent pas les exécutions menées en Chine, qui se compteraient en milliers, les statistiques sur la peine capitale étant classées secret d'Etat dans ce pays.
D’autres pays parmi ceux procédant au plus grand nombre d’exécutions comme l’Iran, la Corée du Nord et le Vietnam ont continué de dissimuler l’ampleur de leur recours à la peine de mort, en entravant l’accès aux informations à ce sujet.
"Et le recours croissant de l’Arabie saoudite à la peine de mort, notamment comme arme contre la dissidence politique, est une évolution très inquiétante. La très forte augmentation des exécutions recensées en Irak, où elles ont presque doublé, est également choquante", a poursuivi Clare Algar.
Les cinq pays ayant procédé au plus grand nombre d’exécutions en 2019 sont la Chine (des milliers), l’Iran (au moins 251), l’Arabie saoudite (184), l’Irak (au moins 100) et l’Égypte (au moins 32). Le chiffre concernant l'Arabie saoudite est le plus élevé jamais relevé dans ce pays.
Tout juste 20 pays étaient responsables de toutes les exécutions recensées dans le monde. Parmi eux, l’Arabie saoudite, l’Irak, le Soudan du Sud et le Yémen ont exécuté considérablement plus de personnes en 2019 qu’en 2018.
ats/ddup
Certains pays renoncent à la peine capitale
Pour la première fois depuis 2010, aucune exécution n’a été recensée en Afghanistan l'an dernier. Des interruptions ont été constatées à Taiwan et en Thaïlande, où des exécutions avaient été recensées en 2018. Le Kazakhstan, la Fédération de Russie, le Tadjikistan, la Malaisie et la Gambie ont continué d’observer des moratoires officiels sur les exécutions.
À la fin de l’année 2019, 106 pays avaient aboli la peine de mort pour tous les crimes et 142 pays étaient abolitionnistes en droit ou en pratique. En outre, plusieurs pays ont pris des mesures positives en vue de mettre fin au recours à la peine capitale. "Il faut maintenir la dynamique en faveur de l’abolition mondiale de la peine de mort", a conclu Clare Algar.