Au Palais des congrès James-Brown, la foule silencieuse a défilé
devant le cercueil tendu de blanc où repose James Brown, décédé
lundi, jour de Noël, à l'âge de 73 ans d'une insuffisance cardiaque
congestive, après une carrière longue et mouvementée où il a
enchaîné disques au succès planétaire, cures de désintoxication et
séjours en prison.
Au cours des derniers jours, les fans ont déposé des bouquets de
fleurs, des disques et des messages au pied de la statue en bronze
de James Brown à Augusta. Vendredi, une cérémonie privée a été
organisée dans cette ville du sud-est.
Certains d'entre eux patientaient depuis vendredi 21h00 pour être
sûrs de pouvoir apercevoir la star, mais beaucoup d'autres n'auront
pas pu pénétrer dans l'arena.
Défenseurs de la cause des Noirs
Un hommage musical et des discours sont prévus au cours des
funérailles qui ont débuté par de la musique gospel. Parmi les
participants figurent le militant des droits de l'homme Al
Sharpton, grand défenseur de la cause des Noirs dans les années
1980 à New York, homme politique et ami de la famille Brown, le
révérend Jesse Jackson, le comédien et militant Dick Gregory et le
chanteur MC Hammer. Michael Jackson était également de la
partie.
Un film sur la vie de "Mr. Sex Machine"
Hommages et évocations ne devraient cependant pas s'arrêter à
cette semaine pour ce musicien aujourd'hui parmi les plus imités.
Selon le journal Variety de mercredi, le réalisateur Spike Lee a
signé un contrat pour réaliser un film sur la vie du "parrain de la
soul".
Agences/mk
Le roi de la pop, du disco, du hip-hop et même du rap
En compagnie d'Elvis Presley, Bob Dylan et une poignée d'autres, James Brown aura exercé une influence majeure sur la musique des 50 dernières années.
Il a été idolâtré par au moins une génération qui n'hésitait pas à l'imiter ouvertement. Ses pas de danse rapide hérités de sa longue pratique de la boxe ont notamment inspiré Mick Jagger et Michael Jackson.
Si les fans de Ray Charles ou de Sam Cooke peuvent légitimement lui contester le titre d'inventeur de la soul, James Brown aura incontestablement marqué de son empreinte les genres du rap, du disco ou encore du funk.
"James avait à l'évidence le meilleur groove", selon le rapper Chuk D de "Public Enemy". "A ce jour, personne n'a été aussi funky. Il n'y en a même pas un qui pourrait s'en approcher".
James Brown en était convaincu. Ainsi lors d'une interview en 2003, il déclarait sans modestie aucune: "Le disco c'est James Brown, le hip-hop c'est James Brown, le rap c'est James Brown; vous entendez ce que je dis? Quand vous écoutez tous ces rappers, 90% de leur musique vient de moi".