En Suède, les seules contraintes majeures sont l'interdiction des rassemblements de plus de 50 personnes, celle des visites dans les maisons de retraite et la fermeture des écoles du post-obligatoire.
Pour le reste, le gouvernement en a appelé au civisme, demandant à chacun de "prendre ses responsabilités" et de suivre les recommandations sanitaires.
"La Suède a choisi de ne pas fermer ses écoles primaires, mais en Suisse aussi il y a eu une discussion sur ce sujet au moment du confinement, il y avait des hésitations (...) On peut en effet en discuter compte tenu de la bénignité de la circulation de ce virus parmi les enfants", explique le professeur Didier Pittet dans l'émission Forum.
Les autorités sanitaires suédoises ont annoncé jeudi le décès de 84 personnes supplémentaires infectées par le nouveau coronavirus. Le royaume de 10,3 millions d'habitants recense désormais 16'755 cas d'infection et 2021 décès, une mortalité nettement plus élevée que celle observée chez ses voisins nordiques. Qu'en est-il en comparaison avec la Suisse?
"La Suède a démarré l'approche épidémique, soit l'intervention, avec 15 jours de retard sur la Suisse. Par ailleurs, très peu de tests sont réalisés dans ce pays. Il y a donc moins de données. La seule chose que l'on peut juger, c'est la mortalité. La courbe des décès en Suisse est largement à la baisse, alors qu'en Suède elle est à la hausse. Mais il est trop tôt pour comparer les deux pays et tirer de véritables conclusions", livre Didier Pittet.
L'immunité collective
La Suède favorise le développement d'une immunité collective. "Pour l'instant, les modèles analytiques prédisent que 8% de la population suédoise seraient immunisés, contre 2% à 5% en Suisse. Une différence qui n'est pas si notoire que ça", relève encore le médecin des HUG.
"Bien entendu que de voir les terrasses des restaurants et des bistrots ouvertes en Suède fait plaisir, mais il n'y a pas de vraie vérité pour l'instant. L'épidémie en Suède va continuer de suivre son cours", conclut Didier Pittet.
gma avec afp