"J'annoncerai ma candidature le 1er février", a-t-il déclaré
devant la presse à Montreuil, en banlieue parisienne. "On est entré
dans une dynamique, on est déjà en train de construire cette
campagne", a-t-il souligné, demandant que les militants
anti-libéraux qui le soutiennent aillent d'ores et déjà à la
recherche des parrainages, "qui vont matérialiser de façon concrète
qu'on ira jusqu'au bout".
Mouvement en marche
Les candidats à la présidentielle ont besoin de 500 parrainages
d'élus locaux ou régionaux pour briguer le palais de l'Elysée. Le
fondateur du syndicat Confédération paysanne a indiqué aussi que le
bilan de la campagne sera fait "toutes les semaines, pour savoir si
on continue ou non".
La veille, devant 700 membres des collectifs anti-libéraux créés
dans la foulée de la victoire du non au référendum sur le traité
constitutionnel européen, José Bové avait estimé qu'un "sacré
mouvement s'est mis en marche", faisant allusion au soutien des
collectifs et à la pétition signé par 15'000 personnes en faveur de
sa candidature.
"On est dans la résistance au monde libéral, à la marchandisation
de la planète", mais "le pari qu'on fait, c'est qu'on peut amener
la résistance au pouvoir", a-t-il ajouté.
Nicolas Hulot en embuscade
José Bové ne s'inquiète pas de Nicolas Hulot, qui doit faire
connaître lundi sa décision de se présenter ou pas à l'élection.
"Il a mis en place son pacte écologique, tout le monde l'a signé.
Qu'est ce que Nicolas Hulot va venir dire de plus dans cette
campagne?", s'est interrogé le leader altermondialiste.
La question est, selon lui, de savoir si l'animateur écologiste,
"qui ne s'est pas engagé pour remettre en cause la logique des
multinationales qui sont responsables globalement de la pollution
de la planète", "va être capable d'aller jusque-là".
Agences/cab
José Bové, apôtre de la désobéissance
José Bové, 53 ans, est l'un des principaux apôtres en France de la "désobéissance civique", qu'il met régulièrement en pratique dans son combat contre les organismes génétiquement modifiés (OGM).
Il a purgé en 2002 et 2003 des peines pour le démontage d'un McDonald et un arrachage de riz OGM et participe régulièrement à des manifestations anti-OGM en France.
Porte-étendard en France de l'altermondialisme, il s'est manifesté lors du sommet de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) à Seattle en 1999 ou du G8 à Gênes en 2001.
Il était au premier rang de la campagne du "non de gauche" à la constitution européenne.
Extrême gauche en ordre dispersé
L'extrême gauche est déjà représentée dans la campagne présidentielle par Marie-George Buffet (Parti communiste), Olivier Besancenot (Ligue communiste révolutionnaire), Arlette Laguiller (Lutte ouvrière) et Gérard Schivardi (Parti des travailleurs).
Dans un communiqué diffusé dimanche, le Parti communiste a jugé que "la candidature supplémentaire de José Bové ne ferait qu'ajouter de la division et de la confusion".
Le PCF a estimé "très regrettable qu'on n'ait pas pu aboutir à une candidature unitaire à l'élection présidentielle".