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Turquie: le meurtrier passe aux aveux

La télévision turque avait montré des images du suspect en fuite
La télévision turque avait montré des images du suspect en fuite
L'adolescent soupçonné d'avoir assassiné le journaliste Hrant Dink est passé aux aveux, a annoncé dimanche l'agence officielle Anatolie, citant le procureur général. Les mobiles de son geste ne sont pour l'heure pas connus.

La police turque avait interpellé samedi soir ce jeune homme,
identifié comme étant Ogun Samast, dans la ville de Samsun, sur la
mer Noire. Son arrestation aurait été facilité par des informations
fournies par son propre père. Le meurtrier présumé, âgé de 16 ou 17
ans, a été appréhendé alors qu'il se déplaçait à bord d'un bus. Il
serait originaire de la ville de Trabzon (ex-Trébizonde), également
sur la mer Noire, où il se rendait apparemment.

Un pistolet à la main

Après diffusion à la télévision d'un cliché de l'adolescent, la
secrétaire du journaliste assassiné a identifié le suspect de la
photographie comme étant l'individu qui était entré dans les locaux
du journal et avait demandé à rencontrer Hrant Dink en milieu de
journée le jour de l'assassinat.



Selon les enquêteurs, il s'était présenté comme un étudiant de
l'université d'Ankara. La demande de rencontre avait été rejetée,
et la secrétaire dit avoir vu le même homme en train d'attendre à
l'extérieur, devant une banque. Environ une heure plus tard, Hrant
Dink, 52 ans, rédacteur en chef du journal bilingue turc-arménien
"Agos", était abattu de deux balles dans la tête sur le trottoir
situé devant les locaux de cette publication.



Les images des caméras de surveillance de magasins de la rue où
Hrant Dink a été abattu montrent un jeune homme brun portant une
veste en jean et coiffé d'un béret blanc. Il tenait un objet,
apparemment un pistolet, sous sa veste.



ap/afp/sun

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Un véritable choc national

«Le meurtrier est un traître», «La plus grande trahison», ont accusé dans leurs «Unes» respectives les quotidiens à grand tirage «Hürriyet» et «Sabah»,
tandis que de nombreux éditorialistes se désolaient de la perte d'un homme de coeur.

En dépit des controverses, Hrant Dink avait forcé l'admiration de beaucoup par son dévouement à la cause du dialogue turco-arménien. Il avait notamment dénoncé avec force en octobre une proposition de loi française visant à pénaliser la négation du génocide arménien.

Hrant Dink avait été condamné en octobre 2005 à six mois de prison avec sursis pour «insulte à l'identité turque», suscitant de vives critiques de l'Union européenne qui dénonçait une atteinte à la liberté d'expression.

Plusieurs centaines de personnes se sont réunies samedi sur les lieux de l'assassinat, portant des bougies et déposant des fleurs au pied d'un portrait du journaliste. La veille au soir, quelque 5000 personnes ont défilé à Istanbul.