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Shady Habash, jeune réalisateur dissident égyptien, décède en prison

Le clip "Balaha" du rockeur Rami Issam critique violemment le président égyptien, a fait près de 5,5 millions de vue sur Youtube. [Capture d'écran Youtube]
Shady Habach, jeune réalisateur dissident égyptien, décède en prison / Le Journal horaire / 38 sec. / le 2 mai 2020
Un jeune Egyptien qui avait été emprisonné après avoir réalisé le clip d'une chanson critiquant le président Abdel Fattah al-Sissi est décédé samedi dans une prison du Caire, a affirmé samedi son avocat.

Shady Habash, âgé de 24 ans, est mort dans la prison de Tora, a indiqué son avocat Me Ahmed al-Khawaga. "Cela faisait quelques jours que son état de santé se détériorait [...] Il a été hospitalisé puis il est revenu hier soir en prison où il est mort dans la nuit", a-t-il précisé, sans être en mesure de donner les raisons du décès.

Shady Habash avait été placé en détention en mars 2018, accusé de "diffusion de fausses nouvelles" et "appartenance à une organisation illégale", après avoir réalisé le clip de la chanson "Balaha" interprétée par l'artiste rock Rami Issam.

Ce dernier s'était notamment fait connaître pendant la révolte populaire de 2011 contre le président Hosni Moubarak, et s'est depuis exilé en Suède. Un temps censuré en Egypte, son clip a été visionné plus de 5 millions de fois sur YouTube.

"Balaha" est le surnom dont le président Abdel Fattah al-Sissi est affublé par ses détracteurs, en référence au personnage d'un film égyptien célèbre pour être un menteur notoire.

Dénonciation des emprisonnements politiques

Dans un message sur Twitter, le directeur de l'Institut du Caire pour les études des droits de l'Homme (CIHRS), Bahey Eldin Hassan, a jugé que le président Sissi avait une "responsabilité directe" dans l'emprisonnement de Shady Habash "pour la simple raison qu'il a participé à une chanson qui le critique et parce qu'aucun juge n'ose attester de l'innocence de quelqu'un qui a critiqué le président de la République".

Plusieurs ONG estiment à 60'000 le nombre de prisonniers politiques en Egypte, sur un total de quelque 100'000 détenus. Les conditions de détention en Egypte sont régulièrement épinglées par les organisations de défense des droits humains.

>> Lire : Un millier d'arrestations en Egypte après des manifestations anti-Sissi

Beaucoup d'opposants islamistes ou libéraux ont été la cible d'une répression ayant suivi la destitution par l'armée en 2013 de Mohamed Morsi, le premier président civil démocratiquement élu à la présidence de l'Egypte.

afp/jop

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