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Assassinat de Hrant Dink: ouverture du procès

Une foule de manifestants attendait le début du procès à Istanbul
Une foule de manifestants attendait le début du procès à Istanbul
Le procès des meurtriers présumés du journaliste turc d'origine arménienne Hrant Dink, dont l'assassinat avait bouleversé la Turquie en janvier, s'est ouvert lundi à huis clos devant un tribunal d'Istanbul.

Le procès s'est ouvert avec presque deux heures de retard,
entouré de strictes mesures de sécurité par les forces de l'ordre
qui avaient bouclé la rue menant au tribunal de Besiktas, dans le
centre d'Istanbul. Le procureur a requis des peines allant jusqu'à
35 ans de prison pour 16 des 18 accusés, alors que Yasin Hayal et
Erhan Tuncel risquent la détention à perpétuité (voir
ci-contre)
.



Quelque 2500 manifestants, la plupart vêtus en noir, se sont
rassemblés sur une place avoisinante sous une banderole sur
laquelle on pouvait lire: "Nous sommes tous témoins. Nous voulons
la justice".

Lumière à faire

Les avocats de la partie civile avaient fait savoir lors d'une
conférence de presse vendredi que la procédure risquait de laisser
dans l'ombre des éléments cruciaux de l'affaire, d'autres
protagonistes, notamment des forces de l'ordre, n'étant pas
poursuivis.



"Les forces de sécurité en activité à Trabzon, où le meurtre a été
planifié, à Istanbul, où il a été exécuté, et à Ankara, où les
renseignements sont rassemblés, n'ont pas été incluses dans le
dossier, alors que leurs liens avec les suspects, le non
accomplissement de leur devoir, leur dissimulation de preuves et
même leur apologie du crime et du criminel ont été établis", avait
déploré vendredi l'avocate de la famille.



Hrant Dink, qui militait pour une réconciliation entre Turcs et
Arméniens, s'était attiré la haine des cercles nationalistes pour
avoir ouvertement qualifié de génocide les massacres d'Arméniens
commis en Anatolie entre 1915 et 1917, une qualification rejetée
par la Turquie.



afp/ant/boi

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Sur le banc des accusés

Au premier rang des accusés figure Ogün Samast, chômeur de 17 ans originaire de Trabzon (nord-est) et proche des milieux ultra-nationalistes de cette ville, d'où sont originaires la plupart les 17 autres prévenus.

C'est lui qui, de son propre aveu, a abattu de deux balles dans la tête et une dans le cou Hrant Dink le 19 janvier à Istanbul, devant les locaux de l'hebdomadaire bilingue turc-arménien Agos, que dirigeait le journaliste.

Le ministère public a requis à son encontre de 18 à 24 ans de prison pour meurtre, ainsi que de 8,5 ans à 18 ans de prison pour port d'arme illégal et appartenance à une organisation terroriste. Le huis clos a été ordonné en raison de son âge.

Aux côtés de Samast, les deux dirigeants de l'organisation et commanditaires de l'assassinat -selon l'acte d'accusation-, Yasin Hayal et Erhan Tuncel, encourent des peines de prison à vie incompressibles.

Des peines allant de 7,5 ans à 35 ans de prison ont été requises contre 15 autres comparses supposés, selon leur degré d'implication dans l'assassinat.