Il s'agit du premier attentat contre des autobus de transport en
commun depuis la fin de la guerre civile (1975-1990). Il a fait
état de trois morts, dont un Egyptien, et de 18 blessés. Un
précédent bilan de l'agence officielle ANI faisait état de 12 morts
et dix blessés.
En zone chrétienne
Le double attentat s'est produit peu après 09H00 (07H00 GMT) à
Ain Alak, à deux km de Bickfaya, village natal du ministre chrétien
de l'Industrie Pierre Gemayel, assassiné le 21 novembre dans une
banlieue de Beyrouth, et de son père, l'ex-président Amine Gemayel,
chef du parti Kataeb (phalanges).
Les deux bus, d'une capacité totale d'une soixantaine de
passagers, circulaient sur une route de montagne très fréquentée.
Une explosion a eu lieu à bord du premier véhicule et le deuxième
bus, qui roulait à quelques mètres derrière, a été visé par une
deuxième explosion peu après, selon l'armée. Les explosions ont
lourdement endommagé les bus. Le toit de l'un d'eux a été
totalement soufflé.
"Nous venions de Bteghrine, lorsque nous avons entendu une
explosion énorme", a raconté une passagère, Brigitte Murr, encore
sous le choc. Les forces de sécurité ont bouclé le secteur, alors
que les ambulances de la Croix Rouge et de la défense civile
évacuaient les victimes.
Un «message» aux Libanais
Le chef de l'Etat Emile Lahoud, proche de la Syrie, a affirmé
que cet attentat "visait les tentatives de réconciliation et de
médiation" entre l'opposition menée par le puissant Hezbollah,
également proche de la Syrie, et le gouvernement de Fouad Siniora
appuyé par l'Occident.
"Il s'agit d'une autre tentative terroriste pour contrôler le
Liban par le sang et la répression", a déclaré la ministre des
Affaires sociales, Nayla Moawad. "C'est un message clair de menace
contre tous les Libanais".
Ce double attentat a été vivement condamné par toute la communauté
internationale, le président français Jacques Chirac exprimant son
«horreur».
agences/nr/boi
Moment symbolique
Ces explosions interviennent à la veille du deuxième anniversaire de l'assassinat de l'ex-Premier ministre Rafic Hariri, tué dans un attentat à Beyrouth le 14 février 2005 au moment où le Liban était sous tutelle syrienne.
Cet assassinat avait été suivi par une série d'attentats au Liban qui ont visé des personnalités antisyriennes en 2005.
Le Liban en pleine crise politique
Le Liban traverse actuellement une grave crise politique, l'opposition réclamant le départ du gouvernement Siniora, issu de la majorité parlementaire antisyrienne, la formation d'un nouveau cabinet ainsi que des élections anticipées.
Cette majorité, menée par le député Saad Hariri a appelé à un rassemblement massif mercredi dans le centre de Beyrouth pour marquer le 2e anniversaire de l'assassinat de son père. Dans le même secteur, l'opposition tient un sit-in depuis le 1er décembre face au siège du gouvernement.