"On les a fait nous-mêmes. C'est une collègue à nous qui les a cousus à la maison", explique Ruschitzka Aabed, vendeuse d'un magasin de vêtements du centre d'Innsbruck mardi dans La Matinale.
"J'avais besoin d'acheter des nouvelles sandales depuis le mois de mars, mais c'était toujours fermé. Je suis aussi allée chez le coiffeur", témoigne une retraitée qui sort masquée d'une autre boutique. Comme elle, les clients déambulent, anonymes, derrière le tissus qui leur couvre la moitié du visage.
"Un mal nécessaire"
L'ambiance est étrange, mais pour beaucoup c'est un moindre mal: "Ce n'est pas si terrible, parce que c'est nécessaire", fait remarquer une passante. "Si tout le monde en porte, on peut garder les magasins ouverts. Sinon, il faudrait les fermer à nouveau. Bien sûr, ce n'est pas agréable. Mais c'est un mal nécessaire."
Le masque, visiblement, rassure. "Si on regarde les chiffres, on voit qu'en Autriche ils ont très bien géré", relève une autre dame. "Et maintenant, si chacun respecte les règles, ça va continuer à bien aller."
"Le confinement n'était plus très bien accepté"
Malgré un taux de mortalité plus élevé au Tyrol que dans le reste de l'Autriche, peu de monde s'oppose au déconfinement rapide amorcé par le gouvernement central. "Les mesures de déconfinement étaient devenues nécessaires", explique le président régional du parti socialiste autrichien (SPÖ) Georg Dornauser.
"Comme politicien, j'ai constaté qu'on avait atteint un point où le confinement n'était plus très bien accepté. Les Autrichiens ont été très disciplinés pendant six semaines, mais il fallait réévaluer la situation d'un point de vue éthique, moral et économique."
A chaque écolier son masque
Le masque est désormais de rigueur dans les transports publics et les commerces, mais aussi dans les écoles, alors qu'une partie des élèves a repris les cours lundi.
"Les écoliers et écolières doivent venir à l'école avec un masque", détaille le directeur du Bundes Real Gymnasium, établissement de plus de 800 élèves de 10 à 18 ans. "Ils doivent le porter dans les couloirs et les parties communes de l'établissement", précise Walter Nigg. En revanche, le port du masque n'est pas exigé dans les salles de classe.
Xavier Alonso/Anouk Henry