«Ramenez les troupes à la maison, maintenant !», proclamaient
samedi de nombreuses pancartes brandies par les manifestants. Cette
manifestation se veut la plus ambitieuse depuis celle qui avait
mobilisé entre 100'000 et 300'000 personnes en septembre 2005 à
Washington.
L'événement est organisé à proximité non pas de la Maison
Blanche, mais du Capitole, siège du Congrès, «qui a le pouvoir de
mettre fin à cette guerre», a expliqué un porte-parole de
l'association. Celui-ci a rappelé que la défaite des républicains
aux élections parlementaires de novembre était en grande partie due
à la politique du président en Irak.
Faire fléchir le Congrès
Les manifestants s'efforçaient de faire signer une pétition
appelant notamment le Congrès à "voter le retrait immédiat de
toutes les forces américaines en Irak", et "voter contre toute
enveloppe budgétaire finançant la moindre action militaire en Irak,
à l'exception du retrait en sécurité de tous nos militaires".
Cette manifestation intervient alors que le Sénat pourrait voter
dans une dizaine de jours une ou plusieurs résolutions non
contraignantes dénonçant la nouvelle stratégie annoncée par le
président Bush le 10 janvier, passant par le déploiement de 21'500
militaires supplémentaires. "Nous sommes venus dire (aux
responsables politiques) que s'ils ne se ressaisissent pas, et
s'ils ne votent pas une résolution aussi contraignante que le bilan
humain (de la guerre), nous n'allons pas les soutenir!" a lancé
Sean Penn.
Jane Fonda sort de son silence
Des centaines de bus de tout le pays avaient été prévus pour
acheminer les manifestants. Hormis Sean Penn, de nombreux orateurs
se sont mobilisés: les acteurs Jane Fonda, Susan Sarandon et Danny
Glover, le pasteur Jessie Jackson, des responsables religieux, des
militants antiguerre, des parlementaires ou encore des anciens
combattants.
L'actrice américaine Jane Fonda a pris la parole samedi à sa 1ère
manifestation antiguerre depuis 34 ans, expliquant qu'elle avait
décidé de se joindre aux protestations contre le conflit en Irak
car "le silence n'est plus une option". «Je suis triste que nous
ayons à faire ce genre de chose, que nous n'ayons pas tirer les
leçons de la guerre du Vietnam», a-t-elle insisté
Jane Fonda, 69 ans, surnommée "Hanoï Jane" il y a une trentaine
d'années pour s'être installée sur un canon antiaérien nord-coréen
en juillet 1972, a déclaré que "beaucoup de gens (lui demandaient)
quelle est la différence entre maintenant et la guerre du Vietnam".
Il y une différence fondamentale, a-t-elle poursuivi: il avait
fallu six ans pour que les anciens combattants du Vietnam, les
militaires et leurs familles s'expriment contre la guerre,
maintenant il a suffi de trois ans".
agences/sun
Les violences se poursuivent en Irak
Ce rassesemblement intervient alors que la violence ne faiblit pas en Irak. Samedi, 23 Irakiens ont été tués dans des attaques à travers le pays.
Quinze d'entre eux ont péri dans un double attentat suicide à la voiture piégée à Bagdad, alors que les corps de 40 personnes assassinées ont été découverts dans la capitale.
Côté américain, sept soldats ont été tués au cours de ces deux derniers jours lors de différentes attaques menées au moyen de bombes placées au bord des routes.
L'armée américaine a aussi annoncé que quatre des cinq soldats tués il y a une semaine lors d'une attaque à Kerbala ont été capturés et exécutés par balles. Dans un premier temps, elle avait parlé de morts lors de combats.
La popularité de Bush plus bas que jamais
La cote de popularité du président américain George W. Bush poursuit sa dégringolade, après le discours présidentiel sur l'état de l'Union.
Selon un sondage de "Newsweek", la popularité du président enfonce même un nouveau plancher, à 30%, alors que 83% des personnes interrogées pensent que l'Histoire retiendra George W.Bush comme un président moyen ou au-dessous de la moyenne.
En outre, plus de la moitié (58%) souhaiterait que le mandat du président soit déjà achevé aujourd'hui.