Toute personne pratiquant des mutilations génitales féminines (MGF) dans le cadre privé ou médical pourra être condamnée à une peine allant jusqu'à trois ans de prison, selon The Guardian.
Cette nouvelle loi approuvée par le Conseil des ministres du Soudan le 22 avril doit encore être validée par le gouvernement de transition mis en place après la chute - il y a un an - du dictateur Omar al-Bashir qui avait dirigé le pays d'une main de fer pendant trente ans.
Femmes en première ligne
Son départ marquait le point d'orgue de trois mois de manifestations avec les femmes en première ligne pour protester contre le doublement du prix du pain.
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La criminalisation des MGF arrive après l'abrogation en novembre d'une autre loi qui contrôlait la façon dont les femmes s'habillaient et se comportaient sur l'espace public.
jgal
Un changement des mentalités qui reste à opérer
L'Unicef a salué lundi dans un communiqué "la décision historique" du gouvernement de transition au Soudan, qui survient après des années de lutte. Elle souligne cependant que l'abandon de cette pratique ne concerne pas seulement la réforme juridique, ni la criminalisation.
Il va falloir travailler très dur avec les communautés pour aider à faire respecter cette loi et sensibiliser les différents groupes à l'amendement et promouvoir son acceptation, a déclaré Abdullah Fadil, le représentant de l'agence onusienne au Soudan.
Selon un rapport de l'Unicef réalisé dans 29 pays d'Afrique et du Moyen-Orient, les mutilations génitales sont encore largement répandues, bien qu'au moins 24 de ces pays disposent d'une législation ou d'une forme de décret pour les interdire.