La pandémie de nouveau coronavirus a fait au près de 267'000 morts dans le monde depuis son apparition en décembre en Chine, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles jeudi à 21h00.
Plus de 3'806'000 cas d'infection ont été officiellement diagnostiqués dans 195 pays et territoires depuis le début de l'épidémie. Ce nombre ne reflète toutefois qu'une fraction du nombre réel de contaminations, un grand nombre de pays ne testant que les cas nécessitant une prise en charge hospitalière.
Les pays qui ont enregistré le plus de nouveaux décès sont les Etats-Unis avec 2.862 nouveaux morts, le Brésil (615) et le Royaume-Uni (539).
Les Etats-Unis sont le pays le plus touché tant en nombre de morts que de cas, avec 74'844 décès pour 1'244'119 cas.
En Europe, les pays les plus touchés sont le Royaume-Uni avec 30'615 morts pour 206'715 cas, l'Italie avec 29'958 morts (215'858 cas), l'Espagne avec 26'070 morts (221'447 cas), et la France avec 25'987 morts (174'791 cas).
Statistiques du coronavirus dans le monde:
SUEDE - Cap des 3000 décès franchi
La Suède a officiellement dépassé le chiffre des 3000 morts provoquées par le nouveau coronavirus, ont annoncé jeudi les autorités sanitaires.
Dans ce royaume de 10,3 millions d'habitants, 99 nouveaux décès ont été enregistrés ces dernières 24 heures, portant à 3040 le nombre total des morts dus au Covid-19 pour 24'623 cas confirmés.
"Les courbes montrent que nous avons, dans une large mesure, réussi jusqu'à présent à maintenir la maladie sous le seuil de ce que les services de santé peuvent gérer", a déclaré l'épidémiologiste Anders Tegnell au cours d'une conférence de presse.
Contrairement aux autres pays nordiques qui ont opté pour une stratégie de semi-confinement, la Suède a exclu de placer sa population à l'isolement, estimant les mesures drastiques pas assez efficaces pour justifier leur impact sur la société.
Seules contraintes majeures, les rassemblements de plus de 50 personnes ont été interdits, de même que les visites dans les maisons de retraite. Pour le reste, le gouvernement en a appelé au civisme, demandant à chacun de "prendre ses responsabilités" et de suivre les recommandations sanitaires.
>> Lire : L'approche suédoise face au Covid-19, un choix assumé au bilan discuté
DANEMARK - Ouverture les 11 et 18 mai
Au Danemark, les centres commerciaux pourront rouvrir à partir de lundi et les collèges et les restaurants le 18 mai, ont annoncé jeudi les autorités de ce pays scandinave.
NORVEGE - Pas de restos avant le 1er juin
Les écoles de Norvège pourront rouvrir à compter de lundi et les bars à partir du 1er juin, ont annoncé jeudi les autorités de ce pays où le nombre de nouveaux cas de coronavirus recule de jour en jour. Les événements culturels et sportifs rassemblant jusqu'à 200 personnes seront autorisés à partir du 15 juin.
FRANCE - Feu vert au début du déconfinement le 11 mai
"La levée progressive du confinement peut être engagée ce lundi 11 mai" au vu de la situation sanitaire, a confirmé jeudi le Premier ministre français en présentant le plan de déconfinement très attendu du gouvernement.
Edouard Philippe a cependant averti que la France était "coupée en deux" selon les situations sanitaires entre départements "verts" et "rouges", et a appelé au maintien strict des gestes de protection.
Dans ces départements rouges (régions Ile-de-France, Hauts-de-France, Grand Est et Bourgogne-Franche-Comté), "le déconfinement est possible" à partir du 11 mai, mais "avec certaines restrictions: pas d'ouverture des collèges, ni des parcs et jardins". Un retour en classe pour les élèves de 6e et 5e est envisagé en revanche à compter du 18 mai dans les départements classés en vert.
Règles strictes dans les transports publics
"En Ile-de-France, le nombre de cas baisse, mais il reste plus élevé que ce que nous espérions", a souligné le Premier ministre en précisant que le gouvernement allait "imposer des règles très strictes" dans les transports en commun à Paris et dans les départements de la région, qui "sont essentiels et ne seront pas fermés".
L'accès aux transports en Ile-de-France sera réservée aux heures de pointe aux personnes en mesure de présenter une attestation de leur employeur ou en cas de déplacement impérieux. De manière générale, le port du masque sera obligatoire dans les transports publics en France.
"Il n'y aura pas de confinement obligatoire pour les personnes vulnérables après le 11 mai", a aussi relevé Edouard Philippe. Mais il a demandé aux personnes "âgées ou malades de pathologies comme l'obésité, le diabète" ou souffrant "d'insuffisance respiratoire" de "conserver dans toute la mesure du possible des règles de prudence très strictes", comme "celles des deux derniers mois".
>> Lire : France "coupée en deux" pour le début du déconfinement dès lundi
L'épidémie de coronavirus a fait 178 morts de plus en 24 heures en France, portant le bilan total à 25'987 décès depuis le 1er mars, a indiqué jeudi la Direction générale de la santé dans un communiqué.
La pression sur les services de réanimation continue de s'alléger, avec 186 patients Covid-19 en moins depuis mercredi, et un total qui repasse pour la première fois sous la barre des 3000 malades dans ces services (à 2961).
RUSSIE - Plus de cas que la France
La Russie a annoncé jeudi avoir enregistré un record de 11'231 nouvelles infections, tandis que la mortalité semble toujours rester faible, avec 88 décès en 24 heures portant le total à 1625.
Avec désormais 177'160 cas recensés, la Russie a dépassé la France, pour se classer au 4e rang européen et au 5e rang mondial en nombre d'infections.
L'envolée du nombre de contaminations depuis une semaine s'explique, selon les autorités, par la multiplication des tests de dépistage (4,8 millions), qui permet de détecter les cas asymptomatiques notamment et qui ne sont pas nécessairement comptabilisés dans d'autres pays faute d'accès aux tests.
A Moscou, le port du masque dans les transports publics sera obligatoire dès mardi prochain. Le maire durcit ainsi les règles actuellement en vigueur, puisqu'il faudra également y porter des gants. Il a également prolongé le confinement jusqu'au 31 mai.
AUTRICHE - Ischgl, l'ombre au tableau d'une gestion de crise réussie
L'Autriche s'est réjouie d'avoir passé un premier cap de déconfinement sans recrudescence des contaminations au nouveau coronavirus, estimant que la crise avait été bien gérée. Elle se voit confortée dans l'allègement des restrictions qu'elle entend poursuivre.
La seule ombre au tableau provient de la station d'Ischgl, qui est devenue célèbre pour avoir été un foyer de contamination pour des milliers de touristes européens. Un bar est soupçonné d’être le foyer d’une flambée d’infections sévères.
L'association autrichienne des consommateurs a déposé auprès de la justice du Tyrol une plainte collective qui regroupe déjà plus de 2000 personnes, dont des Allemands et des Suisses.
ALLEMAGNE - Nationalisation partielle de Lufthansa?
La compagnie aérienne Lufthansa a fait savoir jeudi qu'elle négocie avec l'Etat allemand un plan de sauvetage "de 9 milliards d'euros". Il pourrait inclure une nationalisation partielle du groupe, pour lui éviter la faillite en raison de la crise liée au coronavirus.
Les négociations "en cours" portent sur un crédit, mais aussi "sur une entrée de l'Etat au capital de l'entreprise" allant jusqu'à 25% et une action, c'est-à-dire une minorité de blocage, explique la compagnie aérienne dans un communiqué. Elle ajoute que l'Etat "vise à obtenir un siège au conseil de surveillance" du groupe.
Mais la direction de Lufthansa refuse d'être influencée par les pouvoirs politiques des pays dans lesquels elle est active, à savoir aussi l'Autriche, la Suisse et la Belgique. "Nous avons besoin d'aide publique, mais pas d'une direction nationalisée", a réitéré cette semaine le patron de la maison-mère de Swiss Carsten Spohr.
ROYAUME-UNI - Chute historique du PIB attendue
La Banque d'Angleterre prévoit une chute historique de 14% du produit intérieur brut au Royaume-Uni cette année à cause du choc économique provoqué par la pandémie de coronavirus. L'établissement a aussi publié un rapport sur la stabilité financière, dans lequel elle juge que le système financier britannique dispose d'un capital "plus que suffisant" pour absorber les pertes induites par la pandémie de Covid-19.
Le Premier ministre Boris Johnson a de son côté effectué mercredi son grand retour à la Chambre des Communes, après son hospitalisation et sa période de convalescence.
Le chef du gouvernement a été pris à partie par le chef de l'opposition sur le lourd bilan du nouveau coronavirus au Royaume-Uni. "Comment a-t-on pu en arriver là?" a interrogé le nouveau leader du Parti travailliste Keir Starmer, qui interpellait pour la première fois le chef du gouvernement au Parlement depuis son élection, le 4 avril, à la tête de sa formation. "Bien que les morts dans les hôpitaux semblent baisser, le nombre de décès en maisons de retraite grimpent", s'est-il aussi inquiété.
Boris Johnson a promis de dévoiler une stratégie de déconfinement dimanche. Son ministre de la Santé Matt Hancock a laissé entendre que les cafés dotés d'espaces extérieurs pourraient être autorisés à rouvrir.
Le Royaume-Uni est devenu cette semaine le deuxième pays le plus touché par la pandémie dans le monde après les Etats-Unis en terme de décès, avec plus de 30'000 victimes du SRAS-CoV-2, ce qui rend particulièrement délicat un assouplissement du confinement.
ESPAGNE - Légère baisse du nombre de décès
L'Espagne a enregistré jeudi 213 décès supplémentaires, un chiffre en légère baisse par rapport à la veille où 244 morts avaient été signalés, a annoncé le ministère de la Santé.
Depuis le début de la pandémie, le bilan du nombre de morts est de 26'070 et celui des cas confirmés de contamination est de 221'447, soit une hausse de 1122.
Le Parlement espagnol a approuvé mercredi la prolongation pour deux semaines à compter de dimanche de l'état d'urgence en vigueur pour lutter contre l'épidémie due au coronavirus.
Le pays est sorti du confinement strict, avec la réouverture cette semaine des petites entreprises comme les fleuristes et les quincailliers. Les citoyens, contraints de rester chez depuis mi-mars, sont désormais autorisés à sortir pour faire du sport.
ITALIE - Accord sur la reprise des célébrations religieuses
L'Eglise et le gouvernement ont signé jeudi un accord pour permettre aux catholiques de renouer avec les célébrations religieuses à partir du 18 mai, à condition d'avoir un masque de protection, d'être bien espacés et de se passer d'eau bénite.
Un bras de fer s'était engagé au moment du confinement entre les deux parties, l'Eglise considérant que les messes auraient dû bénéficier d'une dérogation au même titre que d'autres activités jugées essentielles comme l'ouverture des commerces alimentaires.
Le protocole signé entre la Conférence épiscopale italienne (CEI) et le gouvernement, approuvé par un comité scientifique, détaille une série de mesures obligatoires permettant au public d'assister aux messes et aux autres cérémonies religieuses, comme les baptêmes, les mariages et les funérailles.
Au total, l'Italie, troisième pays le plus touché après les Etats-Unis et le Royaume-Uni pour la mortalité, l'Italie déplorait mercredi 29'684 décès pour 214'457 cas confirmés.
ETATS-UNIS - "Pire que Pearl Harbour"
Donald Trump a estimé que la crise liée au coronavirus était "pire" que l'attaque surprise du Japon, en 1941, contre la base militaire de Pearl Harbor, à Hawaï. Cette offensive avait fait plus de 2400 victimes américaines et poussé les Etats-Unis à entrer dans la Seconde Guerre mondiale.
"C'est pire que le World Trade Center", a-t-il ajouté dans une référence aux attentats du 11 septembre 2001 qui ont fait près de 3000 morts. "Il n'y a jamais eu une attaque de cette nature. Et cela n'aurait jamais dû arriver", a-t-il encore dit, réaffirmant sa volonté de "rouvrir le pays".
Le chef de l'Etat a par ailleurs expliqué pourquoi il renonçait finalement à supprimer la cellule de crise sur le coronavirus mise en place pour organiser la riposte au niveau fédéral face à la pandémie. "Je n'avais pas réalisé à quel point la cellule de crise était populaire", a-t-il déclaré, précisant que "deux ou trois" personnes pourraient y être ajoutées. "Elle est très appréciée du public", a-t-il insisté.
Les Etats-Unis viennent de franchir le cap des 70'000 décès liés au coronavirus et pourraient atteindre celui des 100'000 avant le début du mois de juin, selon de multiples modèles épidémiologiques.
Mardi, Donald Trump a appelé avec force à rouvrir l'économie même si cela devait alourdir encore le bilan de la pandémie de Covid-19 aux Etats-Unis.
BRESIL - Une pandémie qui renforce les inégalités
Au Brésil, où le coronavirus a déjà tué plus de 8000 personnes selon les chiffres officiels contestés, le taux de mortalité est particulièrement élevé chez les plus défavorisés, notamment dans la population noire. "La pandémie ne fait que creuser les inégalités historiques héritées de l'esclavage", estime un expert de l'institut Fiocruz de Rio de Janeiro.
Dans l'Etat de Sao Paulo, le plus peuplé et le plus touché du pays, le risque de mourir du Covid-19 est 62% plus élevé pour les personnes de couleur.
Indigène, pauvre, isolée et peu peuplée, l'Amazonie colombienne et brésilienne voit se propager la pandémie, impuissante. Un corridor de contagion s'est formé, ébranlant un secteur médical déjà démuni.
PAKISTAN - Confinement levé samedi
Le confinement instauré il y a cinq semaines au Pakistan pour tenter de freiner la propagation du coronavirus sera levé samedi, en dépit de la hausse du nombre de cas de contamination dans le pays, a déclaré jeudi le Premier ministre Imran Khan.
RTSinfo avec les agences
Le tourisme mondial en grave crise
Le nombre de touristes internationaux pourrait reculer de 60 à 80% en 2020 sous l'effet de la pandémie de nouveau coronavirus, a annoncé l'Organisation mondiale du tourisme (OMT), qui tablait fin mars sur une chute de 20 à 30%.
"C'est de loin la crise la plus grave à laquelle le tourisme international ait été confronté depuis le début des relevés" en 1950, souligne cette agence de l'ONU basée à Madrid. Les arrivées ont déjà chuté de 22% au premier trimestre sur un an, et même de 57% au mois de mars après le début du confinement dans de nombreux pays, précise l'OMT.
Le secteur a ainsi perdu 80 milliards de dollars (74 milliards d'euros) sur les trois premiers mois de l'année. Au total, les pertes financières pourraient aller de 910 milliards de dollars (843 milliards d'euros) à 1200 milliards de dollars (1111 milliards d'euros).