Huit Britanniques d'origine pakistanaise ont été arrêtés, lors
de raids menés par la police du West Midlands et Scotland Yard dans
douze lieux de Birmingham vers 04h00 GMT. Un neuvième suspect a été
interpellé plus tard. Selon des sources sécuritaires, ils
prévoyaient de reproduire le modèle des enlèvements d'étrangers en
Irak, ont indiqué des sources des services de sécurité.
Décapitation d'un soldat musulman
La cible, qui a été identifiée et placée sous protection, devait
être torturée, puis décapitée après avoir supplié pour qu'on la
garde en vie, selon ces sources. Sa mise à mort devait être filmée
et ensuite diffusée sur internet. Un jeune soldat musulman de
l'armée britannique, ayant servi en Afghanistan, était cette cible,
selon les mêmes sources.
L'opération, déjouée après près de six mois d'enquête, était
prévue dans les prochains jours. "Cela devait être une décapitation
et une vidéo devait être placée sur internet", a expliqué à l'AFP
une source sécuritaire, qualifiant la personne visée d'"importante
dans la communauté musulmane". Des sources sécuritaires avaient un
peu plus tôt indiqué à la BBC que le complot marquait "une approche
différente du terrorisme au Royaume-Uni".
Dans le quartier pakistanais
Les huit personnes ont été arrêtées dans le cadre d'une
opération antiterroriste qualifiée de "majeure" par le ministère de
l'Intérieur (lire ci-contre). Elles sont
suspectées "d'avoir ordonné, préparé ou organisé des actes de
terrorisme", selon la police. "Un certain nombre de lieux à
Birmingham ont été bouclés (....) et sont actuellement fouillés", a
ajouté la police. Les raids ont notamment visé une maison, une
librairie musulmane et un cybercafé à Sparkhill et deux autres
adresses à Alum Rock.
La population de ces quartiers de l'est de la ville est
majoritairement originaire d'Asie, en particulier du Pakistan. La
police a assuré qu'"aucune menace spécifique" ne pesait sur les
endroits concernés. Un témoin a évalué à 55 le nombre de policiers
impliqués.
afp/hof
Opération majeure
Le ministre de l'Intérieur John Reid est régulièrement tenu au courant de l'évolution de cette "opération majeure", "menée à l'échelle nationale", a précisé une porte-parole de son ministère.
"Cette opération est un rappel de la nature réelle et sérieuse de la menace terroriste à laquelle nous sommes confrontés", a-t-elle ajouté.
Le niveau d'alerte terroriste est actuellement qualifié par les services de renseignement intérieurs britanniques (MI5) de "grave", le deuxième sur une échelle de cinq, indiquant qu'un attentat est "très probable".
Cette annonce rappelle aux Britanniques le douloureux souvenir de l'enlèvement en septembre 2004 à Bagdad de Kenneth Bigley, 62 ans. Son exécution par décapitation, trois semaines plus tard, avait été filmée. L'enlèvement d'étrangers est souvent utilisé en Irak pour faire pression sur les gouvernements soutenant la coalition afin qu'ils retirent leurs troupes.
Le Royaume-Uni est le plus fidèle soutien des Etats-Unis en Irak depuis l'invasion en mars 2003.