La première déflagration a été suivie d'une deuxième détonation
moins puissante. Elle a eu lieu sur le plus grand marché de la
capitale irakienne, situé dans un quartier majoritairement chiite.
Une troisième explosion s'est également produite 15 minutes plus
tard dans le même secteur.
Commémoration
Ces explosions ont eu lieu alors que les chiites commémoraient
le premier anniversaire, selon le calendrier islamique, de
l'attentat qui avait visé le 22 février 2006 la mosquée de Samarra,
au nord de Bagdad, l'un de leurs plus hauts lieux saints en
Irak.
Les détonations ont coïncidé avec la fin des 15 minutes d'arrêt de
travail par les Irakiens réclamé par le Premier ministre Nouri
al-Maliki pour commémorer l'attentat qui avait détruit le dôme de
la mosquée et déclenché les violences confessionnelles meurtrières
dans le pays, principalement à Bagdad. Au moins 34'000 personnes
ont péri dans ces violences en 2006 selon l'ONU.
Ces violences surviennent alors que des embouteillages monstres
paralysaient plusieurs axes de Bagdad lundi matin, en particulier
des ponts reliant l'est à l'ouest, après la mise en place de
nouvelles mesures de sécurité exigeant notamment la fouille des
véhicules.
Violences ailleurs aussi
Par ailleurs, deux soldats américains sont morts dimanche en
Irak, l'un tué par balle à Bagdad et le deuxième accidentellement,
a annoncé lundi l'armée américaine. Les forces irakiennes et
américaines ont tué 12 insurgés présumés et en ont capturé 16
autres dans un raid effectué à l'aube lundi au sud de Bakouba, a
annoncé un responsable militaire irakien.
L'opération s'est déroulée à al-Dawasir, à une dizaine de
kilomètres au sud de Bakouba, la capitale de la province de Diyala
située au nord-est de Bagdad. Les soldats américains et irakiens
combattent les insurgés sunnites dans cette province depuis des
mois.
Téhéran nie livrer des armes
Le régime de Téhéran a rejeté lundi les accusations de
l'administration américaine selon lesquelles "le plus haut niveau"
de l'Etat iranien serait impliqué dans la fourniture d'armes
explosives de nouvelle génération à la guérilla chiite en Irak. "De
telles accusations ne peuvent être prises en compte ou présentées
comme des preuves. Les Etats-Unis savent de longue date fabriquer
des preuves. De telles charges sont inacceptables", a réagi le
porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Mohammad
Ali Hosseini, devant la presse.
La veille, à Bagdad, un haut responsable du renseignement
américain avait pour la première fois accusé publiquement l'Iran de
fournir à des groupes chiites irakiens des bombes sophistiquées de
type EFP (Explosively Formed Penetrators) capables de percer et
détruire des chars Abrams.
agences/hof
Deux Allemands ont disparu en Irak
Deux ressortissants allemands ont disparu depuis mardi dernier en Irak, a confirmé lundi le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier, sans exclure qu'il puisse s'agir d'un enlèvement.
Le quotidien allemand Berliner Morgenpost à paraître lundi avait annoncé la veille, sur la foi de sources sécuritaires, que les deux Allemands avaient été enlevés.
L'Allemagne a déjà été confrontée à deux affaires retentissantes d'enlèvement de ses ressortissants en Irak.
En novembre-décembre 2005, l'archéologue Susanne Osthoff avait été retenue pendant plus de trois semaines.
Puis, entre janvier et mai 2006, deux ingénieurs, René Bräunlich et Thomas Nitzschke, avaient été détenus pendant 99 jours.
Taha Yassin Ramadan condamné à mort
Le Haut tribunal pénal irakien a condamné en appel lundi à mort par pendaison l'ancien vice-président irakien, Taha Yassine Ramadan, jugé en novembre à la réclusion à perpétuité pour crimes contre l'humanité, pour l'exécution de 148 villageois chiites à Doujaïl.
Il peut faire appel de ce verdict, a précisé le juge. Il avait été condamné à la réclusion à perpétuité le 5 novembre 2006. Le même jour l'ex-président Saddam Hussein et deux co-accusés son demi-frère et un ancien juge, avaient été condamnés à mort dans l'affaire de Doujaïl. Les trois ont été exécutés.
Le 26 décembre, la Chambre des appels avait ordonné le renvoi de l'affaire le concernant devant le haut tribunal, estimant que le verdict rendu était trop clément et avait demandé au tribunal d'envisager plus de sévérité.