Le ministre de la Défense Adam Ingram a révélé que quinze
adolescents de 17 ans, dont quatre filles, avaient été envoyés en
Irak. Cet aveu est compris dans une réponse écrite à un
parlementaire à ce sujet.
"Aucun d'entre eux n'a été déployé après juillet 2005, a dit le
ministre. La majorité de ceux qui ont été déployés étaient à une
semaine de leur dix-huitième anniversaire ou ont été retirés du
théâtre d'opération moins d'une semaine après leur arrivée. Moins
de cinq jeunes âgés de dix-sept ans ont été déployés pour une
période de plus de trois semaines", a-t-il indiqué.
Protocole pourtant ratifié
La Grande-Bretagne a cependant signé en 2003 le protocole des
Nations unies sur la Convention sur le Droit des Enfants et leur
implication dans les conflits armés. Les Etats signataires doivent,
selon le texte, "prendre toutes les mesures possibles pour
s'assurer que les membres de leurs forces armées qui n'ont pas
atteint l'âge de 18 ans ne prennent pas une part directe aux
hostilités".
La Grande-Bretagne dispose de 7200 soldats en Irak, le second
contingent après celui des Etats-Unis. Selon les conservateurs,
principale force d'opposition, et la commission parlementaire de la
Défense, ce contingent est surchargé par l'ampleur de sa
mission.
Une "faute inexcusable"
La parlementaire libérale démocrate Sarah Teather, à l'origine
de la question parlementaire qui a permis de découvrir les faits, a
déclaré que le gouvernement était coupable d'une "faute
inexcusable. Il est absolument impossible que des gens si jeunes
soient mentalement ou émotionnellement préparés à affronter
l'effusion de sang aussi importante qu'on la voit en Irak",
a-t-elle dit.
agences/hof
Conférence sur les enfants soldats
Une conférence internationale se tiendra lundi et mardi à Paris pour mobiliser les Etats et les organisations face au drame des enfants soldats.
Des représentants d'une soixantaine de pays, ainsi que de diverses organisations internationales et des responsables d'ONG, seront présents.
Cette conférence est la première réunissant l'ensemble des acteurs concernés par les enfants soldats, comme ceux présents dans les conflits de Sierra Leone, Liberia, République démocratique du Congo, etc., ajoutés aux travailleurs de terrain, représentants de forces de maintien de la paix et des Etats donateurs, notamment européens, relève-t-on à l'UNICEF.
«L'objectif fondamental de cette conférence est de parvenir à avoir un engagement sans équivoque des Etats... pour mettre fin au recrutement et à l'utilisation des enfants soldats», explique Henri Leblanc, chef de programmes à l'UNICEF.
Environ 250'000 mineurs à travers le monde sont utilisés dans des conflits armés.