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Mettre fin à la tragédie des enfants soldats

Obsèques en Italie, Uni de Neuchâtel et Maillard
Un enfant soldat au Sierra Leone au début des années 2000
Une conférence internationale consacrée aux enfants soldats s'est ouverte lundi à Paris pour mobiliser les Etats et les organisations face à ce fléau. Environ 250'000 mineurs à travers le monde sont utilisés dans des conflits armés.

Des représentants d'une soixantaine de pays, de diverses
organisations internationales et des responsables d'ONG seront
présents à cette .



Celle-ci sera co-présidée par le ministre français des Affaires
étrangères, Philippe Douste Blazy, et la directrice générale de
l'UNICEF, Ann Veneman.



Cette conférence est la première réunissant l'ensemble des acteurs
concernés par les enfants soldats: Etats donateurs, représentants
de forces de maintien de la paix, organisations présentes dans les
conflits de Sierra Leone, du Liberia, de République démocratique du
Congo, etc.. et travailleurs sur le terrain.

Engagements non contraignants

Les Etats présents devraient souscrire un ensemble de
résolutions, les «engagements de Paris», qui, sans avoir une valeur
contraignante, souligneront leur volonté de prévenir et lutter
contre l'enrôlement des enfants, souligne-t-on de source
française.



Mais les participants apporteront aussi solennellement leur
soutien aux «principes de Paris», mise à jour des meilleures
pratiques pour éviter aux mineurs de rejoindre des groupes armés ou
pour se réinsérer dans leurs communautés, dix ans après les
«principes du Cap», en 1997.

Filles oubliées

Les acteurs de terrain concèdent que des «erreurs» ont été
commises ces dernières années dans la lutte contre le phénomène des
enfants soldats: les filles n'ont pas été suffisamment prises en
compte et tout programme de réinsertion doit s'inscrire dans la
durée.



«Très souvent, les donateurs prévoient des programmes très courts.
Généralement, sur trois ans. Ces programmes sont tellement courts
qu'on n'a pas le temps d'inscrire cette réinsertion dans la durée»,
alors que ces jeunes ont subi des «traumatismes psychologiques très
graves», relève Liliane André, de la Fédération internationale de
Terre des Hommes.



Les filles, «très difficiles à réinsérer parce qu'elles sont
stigmatisées lorsqu'elles reviennent dans leurs villages», doivent
être davantage prises en compte, souligne Liliane André. «Utilisées
à des fins sexuelles, mariées de force, sortant du conflit avec un
enfant», il convient de faire «tout un travail de reconnexion
sociale avec la communauté», ajoute Henri Leblanc.



afp/nr

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Phénomène mondial

Aujourd'hui, «la question des enfants soldats est un phénomène mondial. Ce n'est pas du tout la spécificité du continent africain», précise l'UNICEF.

L'Asie, poursuit l'organisation, a été ces dernières années le «continent le plus touché», en particulier en Afghanistan, aux Philippines, en Indonésie, au Népal, en Birmanie. Sans parler de la Colombie, où l'on estime le nombre des enfants soldats à 10'000.

Les Nations unies ajoutent que de plus en plus d'enfants soldats combattent au Darfour (ouest du Soudan), déchiré par une sanglante guerre civile.

L'appel de Terre des Hommes

En marge de la conférence de Paris, Terre des Hommes a appelé la Suisse et l'Europe à accorder un statut de protection durable aux enfants qui fuient les conflits armés. L'organisation demande aussi de mieux contrôler les trafics d'armes légères portées par les enfants.