Qu'on l'adore ou qu'on le déteste, le buffet fait partie intégrante de l'expérience du croisiériste. A bord, il est en effet rarement possible de l'éviter.
Mais depuis l'émergence du nouveau coronavirus à la fin 2019, son avenir apparaît compromis, ou tout du moins suspendu, le temps de trouver, de produire et de distribuer un vaccin ou un antiviral efficace.
Le bateau de croisière, un véhicule efficace pour la propagation
Depuis le début de la pandémie, les navires de croisière se sont avérés être des véhicules très efficaces de la propagation du Covid-19. L'exemple le plus emblématique reste celui du Diamond Princess, un bateau américain à bord duquel plus de 700 personnes ont été contaminées, dont 13 sont décédées.
A moins de rester cloisonné dans sa chambre 24 heures sur 24, difficile en effet de garder les distances sociales adéquates. Une situation encore plus difficile à gérer pour les membres d'équipage qui occupent souvent des espaces encore plus réduits, qu'ils partagent parfois dans des dortoirs.
Cette proximité presque imposée s'exprime donc aussi lors des buffets, où les clients sont amenés à partager de la nourriture et par la même occasion, à toucher tour à tour les mêmes objets.
Vendredi, la télévision publique japonaise (NHK) a réalisé une expérience pour tenter de savoir à quel point ces conditions pouvaient se révéler propices à la contamination.
30 minutes pour toucher tout le monde
En collaboration avec des experts, NHK a appliqué sur la main de l'un des 10 participants à l'expérience une peinture fluorescente, invisible de jour et censée représenter le virus.
La chaîne de télévision a ensuite demandé à tout le monde de se servir dans un buffet, tout en les encourageant à se laver fréquemment les mains. De leur côté, les employés ont fait attention à bien séparer les couverts et à changer fréquemment les pinces de buffet.
Au bout de 30 minutes, une lumière spéciale a été appliquée dans la pièce pour percevoir la peinture fluorescente. Résultat, tous les participants au buffet portaient des marques de peinture et trois d'entre eux avaient même des traces sur le visage.
Les traces de peinture étaient également visibles un peu partout sur le couvercle des récipients contenant les aliments, les pinces et sur la poignée de la machine à boisson.
Si le degré de contamination du Covid-19 via les surfaces reste encore débattu dans la communauté scientifique, le principe même du buffet ne devrait toutefois pas réapparaître au cours des prochains mois. Les compagnies de croisière auront donc sans doute à trouver de nouvelles formes de restauration. Une nouvelle donnée aussi valable pour le secteur hôtelier.
Tristan Hertig