Le bombardement qui a également tué dix-neuf insurgés s'est
produit lors d'une opération contre des rebelles sunnites dans la
région du Lac Tharthar (lire encadré), à quelques
heures du début vendredi de la grande fête religieuse musulmane du
Fitr marquant la fin du mois de jeûne sacré du ramadan.
Selon un communiqué du commandement américain, les services de
renseignement ont reçu des informations selon lesquelles des
responsables de cellules du réseau terroriste Al-Qaïda en Irak se
rencontraient dans la région. Quatre suspects ont été tués avant le
début de la rencontre par une première frappe. Les autres suspects
ont tenté de se replier sur une autre position et des échanges de
tirs ont eu lieu, selon le communiqué.
Légitime défense arguée
"En riposte de légitime défense, des avions de soutien ont
attaqué la menace ennemie. Après avoir pris le contrôle de la zone
les forces terrestres ont constaté que 15 autres terroristes
avaient été tués, ainsi que six femmes et neuf enfants",
ajoute-t-il.
"Nous regrettons que des civils aient été tués ou blessés par les
forces de la coalition engagées dans l'éradication du terrorisme en
Irak", a affirmé le porte-parole américain, le commandant Brad
Leighton. Selon lui, "ces terroristes mettent délibérément en
danger des femmes irakiennes innocentes et leurs enfants par leur
action et présence".
Le commandement américain en Irak fait régulièrement état de
l'ouverture d'enquêtes après des opérations ou incidents entraînant
la mort de civils irakiens (voir ci-contre), mais
les résultats de ces enquêtes sont très rarement rendus
publics.
afp/hof
Région "active"
Le lac Tharthar est une vaste étendue d'eau, à quelque 100 km au nord-ouest de Bagdad, entre les provinces de Salaheddine et Al-Anbar, deux régions où la rébellion sunnite contre les forces américaines est très active.
Cette région, qui fut jadis un lieu de villégiature et de pêche apprécié des Irakiens, est devenue un refuge pour les cellules d'Al-Qaïda en Irak.
Erreurs de frappe
Au rayon des erreurs de frappe, l'armée américaine a affirmé le 5 octobre avoir tué 25 "criminels" lors d'une frappe sur le village chiite d'al-Jayzani, au nord de Bagdad.
Mais des habitants et les autorités locales ont assuré que les victimes étaient des habitants du village qui montaient la garde et avaient ouvert le feu par erreur sur les troupes au sol américaines.
Le 28 septembre, une dizaine de personnes, dont des femmes et des enfants, avaient également été tuées dans le bombardement d'un immeuble de Bagdad.