La Corée du Nord semble jouer la carte de l'apaisement. «Il y a
des points d'accord mais aussi des litiges. Nous essayons de
trouver un compromis», a déclaré le chef de la délégation
nord-coréenne Kim Kye-gwan après un déjeuner dans un restaurant
italien avec son homologue américain Christopher Hill dans la
capitale chinoise.
Ce dernier a indiqué que les deux hommes avaient évoqué le
projet d'accord que les Chinois ont fait circuler dans la nuit de
jeudi à vendredi à l'issue de la première journée de cette nouvelle
session de pourparlers, qui réunissent depuis 2003 six pays: les
deux Corées, la Chine, les Etats-Unis, la Russie et le Japon. «Il y
a certaines différences de vues au sein des délégations», a-t-il
ajouté.
Arrêt prévu d'un réacteur
Selon des médias sud-coréens, le texte prévoit que la Corée du
Nord gèle dans les deux mois sa principale installation nucléaire,
le réacteur de Yongbyon, à 90 km au nord de Pyongyang, qui produit
du plutonium susceptible d'être utilisé à des fins militaires, en
échange d'une aide énergétique.
Vendredi, les délégués des six pays se sont retrouvés pendant près
de deux heures, puis ont laissé place à une série de consultations
bilatérales. Le chef de la délégation sud-coréenne, Chun Yung-woo,
a expliqué que le projet d'accord contenait des mesures concrètes
pour mettre en oeuvre la déclaration conjointe du 19 septembre
2005. Selon ce texte, la Corée du Nord s'engageait à abandonner ses
programmes nucléaires en échange de garanties de sécurité, d'une
assistance économique et d'une amélioration des relations
bilatérales avec Washington.
Premier essai nucléaire
Le réacteur de Yongbyon avait été gelé dans le cadre d'un accord
conclu en 1994 avec les Etats-Unis. Mais le régime stalinien
l'avait réactivé fin 2002 après avoir été accusé par Washington
d'avoir repris son programme nucléaire en secret, déclenchant la
crise nucléaire nord-coréenne. En octobre, la Corée du Nord a fait
exploser sa première bombe atomique, s'attirant des sanctions des
Nations unies.
ats/sch
Projet d'accord chinois
La Chine joue un rôle déterminant dans ces pourparlers: c'est elle qui a présenté un projet d'accord qui a circulé durant la nuit.
Selon un responsable, le document fait référence aux premières mesures que les six pays participants doivent prendre pour commencer à appliquer les termes de la déclaration de septembre 2005.