La Corée du Nord accepte un démantèlement
L'accord visant au démantèlement de l'arsenal atomique de la Corée du Nord a été adopté mardi à Pékin, ont annoncé les négociateurs internationaux. Pyongyang en a accepté l'idée en échange d'une aide énergétique.
Cet accord a été signé mardi après six jours de pourparlers par
les six pays participant depuis 2003 aux discussions sur la crise
nucléaire nord-coréenne, à savoir la Chine, les deux Corées, les
Etats-Unis, le Japon et la Russie.
Ce "texte final" décrit les premiers pas que devrait faire la
Corée du Nord pour commencer à démanteler son programme nucléaire
et les compensations économiques qu'elle recevrait en retour, ont
indiqué les délégués.
Une aide énergétique
"Cette session de pourparlers a permis d'obtenir un important
consensus sur la mise en oeuvre des premières mesures (pour la
dénucléarisation de la péninsule coréenne), ce qui a conduit au
succès final de ces discussions", a déclaré lors de la cérémonie de
clôture le négociateur chinois Wu Dawei, en présence de toutes les
délégations.
La Corée du Nord s'est engagée à commencer à démanteler son
arsenal atomique dans les 60 jours, notamment son principal
réacteur nucléaire, en échange d'une aide énergétique équivalent à
un million de tonnes de pétrole.
Un délai de deux mois
La Corée du Nord disposera d'un délai de deux mois pour fermer
son réacteur nucléaire de Yongbyon, qui est au coeur de son
programme atomique controversé. Pyongyang bénéficiera en échange de
50'000 tonnes de pétrole ou d'une aide économique d'une valeur
égale.
Le reste, soit 950'000 tonnes, sera livré dès que Pyongyang aura
désactivé complètement le réacteur qui devra être inspecté par
l'AIEA dans les deux mois après la signature de l'accord.
Nouvelles discussions en mars
La prochaine session des pourparlers à six sur le nucléaire
nord-coréen aura lieu le 19 mars à Pékin, a déclaré le négociateur
chinois après l'annonce de l'accord.
Cinq groupes de travail doivent être miss en place d'ici là pour
superviser le processus dans les domaines suivants:
dénucléarisation de la péninsule coréenne, normalisation des
relations entre la Corée du Nord et les Etats-Unis, normalisation
des relations entre la Corée du Nord et le Japon, coopération
économique et énergétique et mécanisme pour la sécurité et la paix
en Asie du Nord-Est.
agences/boi
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Une crise vieille de près de 5 ans
La crise avait été provoquée par la décision de Pyongyang, fin 2002, de reprendre ses programmes nucléaires en violation d'un accord conclu avec les Etats-Unis en 1994. La Corée du Nord avait admis enrichir l'uranium.
La Corée du Nord s'était retirée du Traité de non-prolifération nucléaire en janvier 2003.
La crise s'est encore exacerbée après le premier essai nucléaire du régime communiste en octobre 2006. Dans la foulée, le Conseil de sécurité de l'ONU avait voté des sanctions économiques et commerciales contre la Corée du Nord.
Les pourparlers à six avaient repris en décembre dernier.
Levée des sanctions
Dans la foulée, les Etats-Unis ont accepté de commencer, dans les deux mois, à retirer la Corée du Nord de la liste des Etats soutenant le terrorisme.
Washington va aussi lever les sanctions commerciales, traduites par le gel d'environ 24 millions de dollars détenus sur des comptes nord-coréens à Macao.
Les deux pays vont en outre commencer des discussions pour établir des relations diplomatiques. La fin de la guerre de Corée en 1953 avait été marquée par la signature d'un armistice entre l'ONU et la Corée du Nord, mais des relations diplomatiques entre Washington et Pyongyang n'ont jamais été établies.
De son côté, Tokyo a annoncé mardi que le Japon ne fournirait pas d'aide à la Corée du Nord tant qu'il n'y aura pas eu de progrès sur le contentieux des ressortissants nippons enlevés par des agents de Pyongyang.
La France s'est elle félicitée de l'accord, parlant "de première étape importante" à prendre toutefois "avec une certaine précaution".