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Référendum sur l'avortement au Portugal

Ce dimanche, les Portugais se prononcent sur la dépénalisation de l'avortement. Les sondages donnent le «oui» vainqueur mais l'Eglise catholique se bat jusqu'au bout pour maintenir l'interdiction d'avorter.


Yves Magat et Claude Pellaud se sont rendus au Portugal quelques jours avant ce scrutin. Leurs reportages ont été diffusés au téléjournal samedi 11 et dimanche 12 février, vous les retrouvez ci-dessous. Par ailleurs, dans le carnet de route d'Yves Magat

vous retrouvez les portraits de quelques personnalités portugaises qui ont marqué cette campagne.


En 1998, à la surprise générale, la libéralisation de l'interruption de grossesse avait été rejetée pour quelques voix. Dimanche, les résultats promettent donc d'être très serrés pour un sujet encore tabou au Portugal. La droite et l'Eglise catholique optent pour le statu quo. De leur côté, le gouvernement socialiste et les associations de femmes plaident pour la dépénalisation afin, notamment, de mettre fin aux très nombreux avortement clandestins.

Dissensions au sein de l'Eglise


Pour comprendre les enjeux de cette campagne, Yves Magat et Claude Pellaud ont rencontré, sur place, des acteurs impliqués. Parmi eux, Ana Vicente du Mouvement de femmes "Nous sommes l'Eglise", qui milite activement pour la dépénalisation, malgré son appartenance à l'Eglise catholique. Selon elle, la charité chrétienne doit aussi se manifester envers les mères et leurs choix doivent être respectés. Une position originale et courageuse qu'elle développe, en français, dans l'interview vidéo ci-contre.


Le discours d'Ana Vicente est pourtant nettement minoritaire au sein des milieux chrétiens. L'Eglise catholique, dans ses prises de position officielles, milite activement contre l'interruption volontaire de grossesse. Mgr António Marto, évêque de Leiria-Fátima défend cette orientation qu'il résume en un principe: «La vie commence à la conception». Son interview est également disponible dans les vidéos ci-contre.


Le Portugal possède actuellement l'une des législations les plus restrictives d'Europe en matière d'avortement. L'interruption de grossesse n'est autorisée qu'en cas de viol, de danger pour la santé de la mère ou de malformation congénitale du fœtus. Le texte soumis au vote dimanche propose d'autoriser la pratique de l'avortement à la simple demande de la femme lors des dix premières semaines de grossesse.


Nous donnerons les résultats de ce vote, ils sont attendus dimanche soir vers 20h.


tsrinfo, François Roulet

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Taux d'abstention élevé?

Dimanche, les regards se porteront aussi sur le taux de participation. Les observateurs de la campagne redoutent que l'abstention soit importante. En 1998, lors du précédent référendum sur la question, le taux d'abstention avait atteint 68%
En principe, le taux de participation doit dépasser la moitié des 8,4 millions d'électeurs inscrits pour que la décision entre en vigueur. Mais le gouvernement socialiste a annoncé qu'il modifierait la loi en cas de oui, même si ce seuil de participation n'est pas atteint

Le texte soumis au peuple

Les électeurs vont avoir à répondre à la question: "Etes-vous d'accord avec la dépénalisation de l'interruption volontaire de grossesse (IVG) si elle est réalisée, à la demande de la femme, dans les dix premières semaines de grossesse, dans un établissement de santé légalement autorisé ?"