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Bush au Brésil face à une population hostile

Manifestations anti-Bush dans les rues brésiliennes
Manifestations anti-Bush dans les rues brésiliennes
George W.Bush est arrivé jeudi au Brésil précédé par des manifestations contre sa venue, alors qu'il venait en Amérique latine contrer un fort sentiment anti-américain attisé notamment par le président vénézuélien Hugo Chavez.

Avant l'arrivée de George W.Bush, quelque 200 membres d'une
organisation brésilienne d'extrême gauche ont mitraillé pendant
quelques minutes la façade du consulat des Etats-Unis de pierres,
de projectiles en métal et en bois et de pots de peinture rouge,
pour protester contre sa venue, selon la radio CBN.

La marche des femmes à l'occasion de la journée internationale
qui leur était dédiée s'est, elle aussi, transformée en
manifestation anti-Bush, rassemblant selon les organisateurs plus
de 30'000 personnes.



La Maison Blanche a tenté de minimiser la protestation: "Le
président se réjouit de pouvoir se rendre dans des pays où la
démocratie prospère et où la liberté de parole et d'expression est
la loi", a dit un porte-parole de la Maison Blanche, Gordon
Johndroe.

Accord douanier avec Lula

Les mouvements de gauche brésiliens, notamment le Parti des
Travailleurs (PT) au pouvoir et le Mouvement des Sans Terre, ont
promis de défier l'imposant dispositif de sécurité et comptaient
rassembler 50'000 personnes vendredi, quand George W.Bush
rencontrera son homologue Luiz Inacio Lula da Silva.



Bush et Lula devraient présider vendredi à la signature d'un
partenariat pour promouvoir la production et la consommation
d'éthanol. George W.Bush devait aussi évoquer au Brésil les
négociations internationales dites du cycle de Doha pour supprimer
les barrières douanières. Le Brésil en est un acteur de premier
plan.

Un voyage pour contrecarrer Chavez

Mais, au-delà de ces discussions, la visite de George W.Bush
vise à contrecarrer un mouvement vers une gauche alternative qui
s'est renforcée au cours des derniers mois en Amérique latine, et à
empêcher M. Chavez d'étendre encore une influence inquiétante pour
les Etats-Unis.



M. Bush pourrait être confronté à la vigueur de ce mouvement
vendredi soir quand il arrivera à Montevideo et que Hugo Chavez,
qui décrit George W.Bush comme "le diable" en personne, sera de
l'autre côté du Rio de la Plata à Buenos Aires parmi les
manifestants protestant contre son séjour en Amérique latine.

Washington reconnaît les ressentiments des sud-américains

Mais la Maison Blanche ne nie pas que la politique des
Etats-Unis est largement perçue en Amérique latine (à tort
dit-elle) comme se résumant à la conclusion d'accords de
libre-échange et à la lutte contre le trafic de drogue, et qu'après
le 11-Septembre la "guerre contre le terrorisme" a paru reléguer
les questions sud-américaines au second plan.



George W.Bush est vendredi au Brésil, samedi en Uruguay, dimanche
en Colombie, lundi au Guatemala, mardi et mercredi au Mexique,
avant son retour à Washington. Le président américain a lui-même a
admis que la politique de libre-échange qu'il préconise pouvait
avoir suscité des frustrations et que le niveau de pauvreté
subsistant en Amérique latine relevait du "scandale".



afp/fm/cab

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Vers un "OPEP" de l'éthanol?

George W.Bush va proposer au Brésil de créer "une sorte d'OPEP de l'éthanol", lors de sa visite le 9 mars, écrit dimanche le quotidien O Estado de Sao Paulo.

Le Brésil et les Etats-Unis représentent actuellement 70% de la demande mondiale d'éthanol avec une production de l'ordre de 17 milliards de litres chacun, tandis que l'ensemble de la région aurait un potentiel de production de 200 milliards de litres.

Le Brésil produit de l'éthanol à base de canne à sucre et les Etats-Unis à partir du maïs.

Après le pétrole, c'est le maïs qui flambe

Les prix du maïs ont atteint cette semaine leur plus haut niveau depuis plus de dix ans, dopés par une demande croissante d'éthanol et une récolte américaine médiocre.

Mercredi, le contrat sur le maïs a atteint 4,2050 dollars. En un an, les cours ont ainsi quasiment doublé, alors que le seuil symbolique de 4 dollars n'avait plus été atteint depuis 2000.

Les Etats-Unis jouent un rôle crucial dans l'économie du maïs, comptant pour plus de 40% de la production mondiale et pour près de 70% des exportations.

La demande pour le maïs ne devrait pas faiblir, essentiellement en raison des besoins croissants pour l'éthanol, biocarburant fabriqué aux Etats-Unis exclusivement à partir de cette céréale.

"Il y a six ans, 54 usines d'éthanol produisaient moins de 2 milliards de gallons (7,56 mrds de litres) par an aux Etats-Unis", selon le ministre américain de l'Agriculture.

Plus de 100 usines fabriquent plus de 5 milliards de gallons par an (18,9 mrds de litres) et plus de 70 nouvelles usines sont en construction, ce qui devrait accroître la production de 8 mrds de gallons.

Les besoins en éthanol engloutissent désormais 20% des récoltes américaines de maïs, contre seulement 6% en 2000, selon l'USDA.