Pour le quotidien populaire Le Parisien, la candidate socialiste
a trouvé les mots pour "remobiliser" ses troupes et donner "un
nouveau souffle" à sa campagne. "Avec une fougue contenue, Ségolène
Royal est nettement entrée dans la campagne", renchérit La Croix
(catholique).
Crédibilité renforcée
Libération (gauche) juge qu'elle "a réussi son pari de donner
corps à sa démocratie participative qui inquiétait tant ses amis":
elle a "gagné en crédibilité" et fourni à la gauche "une vraie
raison" de croire en la victoire.
Le programme de Ségolène Royal vise notamment l'augmentation du
pouvoir d'achat, sujet de préoccupation majeur des Français, avec
par exemple une hausse des retraites les plus faibles et du revenu
minimum.
En outre, souligne Libération, Ségolène "l'iconoclaste (...) n'a
rien abdiqué" de certaines de ses propositions contestées dans son
propre camp, comme la possibilité d'un encadrement militaire pour
certains jeunes délinquants ou la création de "jurys citoyens" pour
évaluer le travail des élus.
"L'enjeu était de ressouder la gauche autour de sa candidature, de
réaffirmer sa spécificité et son leadership tout en prenant en
compte les réflexions de la gauche et du centre gauche sur la
modernisation de l'économie, on peut dire qu'elle a plutôt réussi",
estime le politologue Gérard Grunberg.
Attaques économiques
En outre, Ségolène Royal "se garde bien de dire comment réduire
la dette" (plus de 1000 milliards d'euros), qu'elle a qualifiée
pourtant "d'insoutenable", écrit le quotidien conservateur Figaro,
en dénonçant le "mutisme" de la candidate sur la fiscalité et sa
discrétion sur les 35 heures de travail hebdomadaire.
Pour l'éditorialiste économique Jean-Marc Sylvestre, les mesures
proposées par Ségolène Royal ne sont pas "finançables en l'état
actuel".
afp/ruc
Déception de la presse romande
Les journaux suisses romands estiment que le programme de la candidate socialiste manque de cohérence et pêche par trop de naïveté en matière économique.
«Le Temps», soulagé de la consistance apportée à la campagne de Ségolène Royal, regrette que les mesures économiques exposées restent très limitées, en particulier celles supposées faire augmenter les salaires.
«La Tribune de Genève» titre «De bonnes idées mais pas de moteur» et juge que «les débats participatifs» auprès des citoyens étaient une démarche originale, mais que le résultat est décevant.
Le «Quotidien jurassien» constate lui aussi que le «moteur de la gauche française tourne au ralenti» et ne convainc pas les Français. «La socialiste a plus d'écoute que de courage», peut-on lire.
«La Liberté» se demande où est passé le «second souffle» de la gauche après les 110 propositions de Mitterrand et décèle de nombreuses contradictions dans le programme qui risquent de réveiller les déchirures internes au parti.