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L'ONU crée un tribunal pour Rafic Hariri

L'ex-Premier ministre Rafic Hariri avait été tué le 14 février 2005
L'ex-Premier ministre Rafic Hariri avait été tué le 14 février 2005
Le Conseil de sécurité de l'ONU a formellement créé mercredi un tribunal international pour juger les assassins de l'ex-premier ministre libanais Rafic Hariri. La mise sur pied de cette cour est actuellement bloquée par la crise politique au Liban.

La résolution créant le tribunal a été adoptée par 10 voix
contre zéro au sein d'un Conseil très divisé, avec cinq
abstentions: la Russie, la Chine, l'Afrique du Sud, l'Indonésie et
le Qatar ne se sont pas prononcés.

Pas de veto

Plusieurs diplomates à l'ONU ont estimé que le tribunal - qui
pourrait s'établir à Chypre, aux Pays-Bas ou en Italie - ne pourra
guère commencer à siéger avant environ un an. Le texte invoque le
Chapitre VII de la Charte de l'ONU, qui permet au Conseil d'agir en
cas de menace à la paix.



Le texte, légalement contraignant, prévoit l'entrée en vigueur
automatique le 10 juin de la convention signée l'an dernier entre
l'ONU et le Liban créant ce «Tribunal spécial», à moins que d'ici
là les parties libanaises s'entendent pour ratifier cette
convention.



La création du tribunal a été décidée en principe en 2005 par la
résolution 1595 du Conseil. Une convention établissant ce tribunal
a été signée entre l'ONU et le gouvernement libanais mais sa
ratification par le Parlement de Beyrouth, exigée par la
Constitution libanaise, n'a pu avoir lieu en raison de la crise
politique qui sévit au Liban depuis novembre.

La Syrie fâchée

La décision du Conseil de sécurité a été saluée par des tirs de
joie à Beyrouth, alors que des habitants se sont rendus en nombre
sur la tombe de Rafic Hariri. Le député Saad Hariri, fils de
l'ex-premier ministre et un des chefs de la majorité parlementaire
antisyrienne, a salué «une étape historique en vue de protéger le
Liban».



Le premier ministre libanais Fouad Siniora a affirmé que la
création de ce tribunal n'était pas dirigée «contre la Syrie
soeur». Damas a pour sa part estimé que la création de ce tribunal
«viole la souveraineté du Liban et risque d'aggraver un peu plus la
situation».

Syrie pointée du doigt

Le président pro-syrien Emile Lahoud considère comme
«illégitime» le gouvernement de Fouad Siniora, appuyé par
l'Occident. Le président du Parlement, Nabih Berri, autre figure de
l'opposition, refuse de convoquer la Chambre pour permettre la
poursuite du processus de ratification.



Plusieurs tentatives infructueuses d'aider les Libanais à sortir
de cette impasse ont été faites récemment, notamment par
l'ONU.



agences/ruc

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Deux ans après l'attentat

Rafic Hariri a été assassiné, avec 22 autres personnes, dans un attentat à la camionnette piégée en février 2005 à Beyrouth, alors sous contrôle syrien.

La Syrie a été pointée du doigt dans cette affaire par les enquêteurs de l'ONU mais a démenti toute implication.

Nouveaux accrochages sur le terrain

Des accrochages ont opposé mercredi pour la onzième journée consécutive l'armée aux islamistes du groupuscule Fatah al-Islam retranchés dans le camp de réfugiés palestiniens de Nahr al-Bared, dans le nord du Liban.

Aucune perspective de règlement de crise ne semble se dessiner et l'armée maintient son étau autour de Nahr al-Bared depuis le 20 mai.

De même, quatre attentats à la bombe ont secoué Beyrouth et ses environs ces dix derniers jours.

La majorité parlementaire accuse la Syrie de vouloir par ces «actes terroristes saboter la création du tribunal» international.