Le coronavirus pourrait "ne jamais disparaître" - Le suivi dans le monde

La pandémie de Covid-19 a fait 300'140 morts dans le monde depuis son apparition en décembre en Chine, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles jeudi à 22h30.

Plus de 4'400'000 cas d'infection ont été officiellement diagnostiqués dans 196 pays et territoires depuis le début de l'épidémie. Ce nombre ne reflète toutefois qu'une fraction du nombre réel de contaminations, un grand nombre de pays ne testant que les cas nécessitant une prise en charge hospitalière.

Les Etats-Unis sont le pays le plus touché tant en nombre de morts que de cas, avec 85'194 décès pour 1'401'948 cas. En Europe, les pays les plus touchés sont le Royaume-Uni avec 33'614 morts, l'Italie avec 31'368, la France avec 27'425 et l'Espagne avec 27'321 décès liés au Covid-19.

Statistiques du coronavirus dans le monde:

Avertissement de l'OMS

Le SRAS-CoV-2 pourrait "ne jamais disparaître" et devenir une maladie avec laquelle l'humanité devra apprendre à vivre, avertit l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Elle a lancé un message alarmant mercredi, au moment où des pays commencent à lever progressivement les restrictions.

"Nous avons un nouveau virus qui pénètre la population humaine pour la première fois et il est en conséquence très difficile de dire quand nous pourrons le vaincre", a déclaré Michael Ryan, directeur des questions d'urgence sanitaire à l'OMS, lors d'une conférence de presse virtuelle à Genève. "Ce virus pourrait devenir endémique dans nos communautés, il pourrait ne jamais disparaître", a-t-il insisté.

>> Ecouter Forum revenir sur cet avertissement de l'OMS :

AFP - Dale de la Rey

Autre élément inquiétant, une étude montre que le coronavirus pourrait bien se transmettre non seulement par la toux ou l'éternuement mais même par la parole. Les microgouttelettes de salive générées par la parole peuvent rester suspendues dans l'air d'un espace fermé pendant plus de dix minutes, selon une expérience publiée mercredi dans la revue PNAS et qui souligne le rôle probable des microgouttelettes dans la pandémie de Covid-19.

>> Lire : La propagation du coronavirus "éminemment possible" par la parole

FRANCE - Nouvelle vague de retours en classe

Le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé jeudi un plan "sans précédent" de "18 milliards d'euros d'engagements" en soutien au secteur du tourisme qui avec l'épidémie de coronavirus "fait probablement face à la pire épreuve de son histoire moderne".

Parmi les mesures annoncées à l'issue d'un comité interministériel à Matignon, figurent un accès étendu au fonds de solidarité et au chômage partiel pour les entreprises du secteur, ainsi qu'un doublement du plafond journalier des tickets restaurants, relevé de 19 à 38 euros.

Une deuxième vague d'écoliers reprend par ailleurs jeudi le chemin de l'école, notamment en Ile-de-France, région très touchée par l'épidémie de coronavirus, au quatrième jour de déconfinement dans le pays où l'activité reprend timidement. D'ici vendredi, quelque 1,5 million d'écoliers français au total auront retrouvé les bancs d'école avant que ce soit le tour des premiers collégiens des zones vertes lundi.

Polémique autour de la pharma Sanofi

Le gouvernement français a vivement réagi aux déclarations du PDG du laboratoire français Sanofi, qui a déclaré mercredi que les Etats-Unis seraient les premiers servis si son groupe trouvait un vaccin. Mais le britannique Paul Hudson a répliqué en renvoyant la balle dans le camp des Européens.

>> Les explications du correspondant de RTSinfo Alexandre Habay :

EPA/Keystone - Yoan Valat

ESPAGNE - Nouveau rebond des décès

L'Espagne a enregistré 217 décès supplémentaires liés au coronavirus en l'espace de 24 heures, a annoncé jeudi le ministère de la Santé qui fait également état d'une progression des infections à 229'540 cas confirmés (+849).

C'est la première fois depuis le 8 mai que l'Espagne comptabilise plus de 200 morts en une journée. Depuis le début de l'épidémie, la maladie a fait 27'321 morts dans le pays.

Seulement 5% de la population espagnole a été infectée par le nouveau coronavirus, mais ce taux monte à plus de 10% dans la région de Madrid et dans d'autres zones du centre du pays, selon une étude publiée mercredi par le gouvernement. Ces résultats confirment que le virus a beaucoup plus circulé dans le centre du pays - où est situé la capitale Madrid - qui a payé le plus lourd tribut à la pandémie.

>> Le tourisme espagnol aux soins intensifs, voir le sujet du 19h30 :

PORTUGAL - Demandes croissantes d'aide alimentaire

Des initiatives solidaires apparaissent au Portugal, face à l'augmentation des personnes qui ont besoin d'une aide alimentaire. Elles sont parfois imaginées par des particuliers et font face à des demandes croissantes, car les services publics chargés de l'aide sont débordés.

>> Le reportage de Marie-Line Darcy à Lisbonne dans l'émission Tout un monde :

NurPhoto/AFP - Jorge Mantilla

ITALIE - Avertissement aux pays européens

Le président du Conseil italien, Giuseppe Conte, a appelé mercredi ses partenaires européens à ne pas céder à la tentation de nouer des accords bilatéraux en matière de tourisme, ajoutant que des initiatives de ce type en pleine pandémie de coronavirus seraient de nature à détruire le marché commun.

"Nous n'accepterons pas d'accords bilatéraux au sein de l'Union européenne qui pourrait créer des canaux touristiques privilégiés", a-t-il dit à la presse. "Cela nous mettrait à l'écart de l'Union européenne, et nous ne le permettrons jamais."

Des gouvernements européens travaillent sur des projets de réouverture de leurs frontières à des rythmes différents, dépendant notamment des circonstances dans tel ou tel pays.

>> Lire : "Les frontières ont depuis toujours un rôle de cordon sanitaire"

ALLEMAGNE - Près de 90 décès supplémentaires

Le nombre de cas de contamination au coronavirus en Allemagne a grimpé à 172'239 après que 933 nouveaux cas ont été confirmés au cours des vingt-quatre dernières heures, selon les données publiées jeudi par l'Institut Robert Koch (RKI) pour les maladies infectieuses.

Selon la même source, l'épidémie a causé 89 décès supplémentaires dans le pays, portant à 7723 le nombre total de morts.

ROYAUME-UNI - Les Anglais encouragés à ressortir

En Angleterre, les habitants sont autorisés à sortir davantage de chez eux et encouragés à retourner au travail. L'Ecosse, le Pays de Galles et l'Irlande du Nord exhortent en revanche la population à "rester la maison".

Le maire de Londres Sadiq Khan a lui averti jeudi que le trafic des bus et métros pourrait être coupé faute du déblocage d'une aide d'urgence du gouvernement. L'opérateur Transport for London (TfL) a vu ses revenus chuter de 90% durant les sept semaines qu'a pour l'instant duré le confinement. Pour le moment, il couvre les 600 millions de livres (678 millions d'euros) nécessaires à son fonctionnement en puisant dans ses réserves, mais ces dernières arrivent à un niveau déclenchant automatiquement des mesures d'économie.

"Notre priorité est de parvenir à un accord qui permettra de maintenir le service essentiel pour les passagers qui doivent utiliser les transports en commun afin de se rendre au travail", a indiqué jeudi un porte-parole de Downing Street, ajoutant que les négociations pour soutenir TfL en étaient à un "stade avancé".

FINLANDE - Retour prudent et très bref à l'école

Les enfants ont repris jeudi le chemin de l'école en Finlande après huit semaines de fermeture mais pourraient avoir à reprendre l'enseignement à distance après les vacances d'été, en fonction de l'évolution de la pandémie de coronavirus.

Les élèves reprennent l'école pour à peine plus de deux semaines avant le début des grandes vacances début juin. De strictes mesures de distanciation physique ont été mises en place.

Jeudi, la ministre de l'Education a annoncé que des lois étaient en préparation pour permettre aux écoles de choisir, en fonction des circonstances l'enseignement présentiel ou distanciel, à la rentrée prévue mi-août.

La Finlande a enregistré jusqu'à présent 284 décès liés à la maladie Covid-19 avec plus de 6000 cas d'infection, un taux plus bas que celui des pays nordiques voisins.

RUSSIE - Forte contamination mais faible mortalité

L'épidémie a fait 93 morts de plus en 24 heures en Russie, où 9974 cas supplémentaires de contamination ont été enregistrés jeudi par les autorités. Il s'agit de la progression la plus basse du virus dans la population depuis le 2 mai, précise la cellule de crise dans son bilan quotidien. Au total, depuis le début de l'épidémie, la Russie a enregistré plus de 252'000 infections, dont 2305 mortelles.

"La situation s'améliore en Russie", a affirmé jeudi Vladimir Poutine au cours d'une réunion diffusée à la télévision publique. "Ces dernières semaines, tous nos efforts étaient avant tout concentrés sur la lutte contre l'épidémie, la préparation des mesures d'urgence visant à soutenir l'économie et les citoyens. Mais la situation change et nous permet de nous concentrer de nouveau sur des objectifs à long terme", a-t-il poursuivi.

ETATS-UNIS - Déconfinement en ordre dispersé

Les Etats-Unis ont enregistré mercredi 1813 décès dus au coronavirus en 24 heures, selon le comptage de l'université Johns Hopkins, qui fait référence. Ce chiffre est stable par rapport à la veille. Ces décès supplémentaires portent le bilan total de la pandémie dans le pays à plus de 85'000 morts. Les Etats-Unis comptent par ailleurs près de 1,39 million de cas officiellement diagnostiqués (+22'000 en 24 heures).

Malgré ces chiffres, les Etats américains continuent à lever les mesures de confinement de leur population en ordre dispersé. Si une partie de la Virginie et l'Etat du Maryland rouvriront graduellement dès vendredi, le confinement de la capitale fédérale qui devait s'achever en fin de semaine a été prolongé jusqu'à début juin.

Prendre l'avion, une autre expérience

Le correspondant de RTSinfo aux Etats-Unis Raphaël Grand a fait le test en se rendant la semaine dernière de Washington au Texas pour une série de reportages.

>> Il raconte dans le 12h30 le récit de ce voyage plus comme les autres :

AP/Keystone - Gene J. Puskar

CHINE - Encore quelques cas résiduels

Trois nouveaux cas de contamination au Covid-19 ont été confirmés mercredi en Chine continentale, ont rapporté jeudi les autorités sanitaires chinoises, précisant qu'aucun décès supplémentaire lié à l'épidémie n'avait été recensé. Il s'agit d'un bilan quotidien en baisse, alors que sept cas d'infection avaient été enregistrés mardi. Au total, selon les données de la commission, le coronavirus a contaminé 82'929 personnes et causé 4633 décès dans le pays.

Six nouveaux cas de Covid-19 ayant été enregistrés à Wuhan ces derniers jours, la ville qui fut le premier foyer de l'épidémie a remis en place un dépistage généralisé du virus.

JAPON - Levée anticipée de l'état d'urgence

Le Premier ministre japonais a confirmé jeudi la levée de l'état d'urgence dans la plupart des régions du pays, mais pas encore dans les plus densément peuplées comme Tokyo, face au net reflux du nombre de nouveaux cas de Covid-19. Les autorités lèvent ce dispositif plus tôt que prévu pour 39 des 47 préfectures nippones.

Seulement 55 nouveaux cas d'infection ont été recensés mercredi dans l'ensemble du pays, dont 10 à Tokyo. Au total, le Japon a enregistré quelque 16'000 cas de Covid-19 sur son sol depuis le début de crise sanitaire, pour 687 décès.

BRESIL - Record d'infections comptabilisées en 24 heures

Le Brésil a enregistré 11'385 nouveaux cas de contamination au coronavirus au cours des dernières vingt-quatre heures, portant le nombre total de cas à 188'974, selon les données communiquées mercredi par le ministère de la Santé mais qui sont largement sous-estimées, de l'avis de nombreux spécialistes.

Il s'agit du plus grand nombre quotidien de nouvelles infections depuis que l'épidémie est apparue au Brésil, devenu le sixième pays au monde le plus touché par la crise sanitaire, devant la France.

Les autorités sanitaires ont aussi fait état de 749 décès supplémentaires. Le bilan du Covid-19 s'élève désormais à 13'149 morts au Brésil.

>> Lire : La pandémie progresse vite mais presque silencieusement au Brésil

ARGENTINE - L'épidémie au coeur d'un bidonville de Buenos Aires

En Argentine, un bidonville enraciné au coeur de Buenos Aires, la Villa 31, où vivent entassées plus de 40'000 personnes, est devenu en quelques jours la zone du pays où les cas de nouveau coronavirus progressent le plus fortement. Mais des dizaines de personnes transitent dans les ruelles en terre de la Villa 31 comme si de rien n'était.

Villa 31, enchevêtrement de constructions sommaires multicolores situé dans une des zones les plus chères de la capitale, est passé d'un cas fin avril à 511 personnes testées positives mardi. Au milieu de cette crise sanitaire, une bonne partie du quartier a été privé d'eau durant huit jours.

LIBAN - Nouveau confinement instauré

Hantise de nombreux gouvernements, un reconfinement de la population est entré en vigueur jeudi au Liban pour une durée de quatre jours. Seuls les secteurs et infrastructures essentiels fonctionnent et un couvre-feu a été instauré de 19h00 à 5h00 du matin.

Avec un peu moins de 1000 cas positifs et une vingtaine de morts, les Libanais avaient été relativement épargnés jusqu'ici, mais en quelques jours à peine une centaine de nouveaux cas ont été détectés. De quoi inquiéter des citoyens déjà durement frappés par la crise économique.

>> Voir le sujet d'Antoine Silacci dans le 12h45 :

AFRIQUE - Vers un "tremblement de terre" épidémiologique?

L'Afrique est jusqu'à présent relativement épargnée par la pandémie, qui y a officiellement fait moins de 2500 morts. Mais les indices indiquant que ce bilan est fortement sous-estimé se multiplient.

Ainsi, la hausse importante des décès pour la plupart inexpliqués dans le nord du Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique, fait craindre une forte propagation du coronavirus dans cette région parmi les plus pauvres du monde. "Ils ne se rendent pas compte du tremblement de terre qui s'annonce", met en garde le Dr Ibrahim Musa, médecin de la région.

>> Lire : Le continent africain semble échapper à la crise sanitaire annoncée

AFRIQUE DU SUD - Nouvel assouplissement d'ici fin mai

Le principal parti d'opposition d'Afrique du Sud a saisi la justice pour contester la légalité de certaines mesures imposées par le gouvernement pour lutter contre le coronavirus. Il les juge antidémocratiques et dangereuses pour l'économie.

"Nous saisissons la justice pour mettre un terme à ce confinement strict qui met en pièces notre société et notre économie", a annoncé le chef de l'Alliance démocratique (DA) John Steenhuisen. Les 57 millions de Sud-Africains vivent depuis sept semaines sous un confinement très strict destiné à contenir la pandémie de Covid-19.

La maladie a à ce jour infecté plus de 12'000 personnes et en a tué 219 dans le pays. Si le confinement a permis de ralentir la progression de la maladie, il a aussi mis l'économie du pays, déjà en récession, au ralenti et considérablement limité la liberté de mouvement de la population. Le président Cyril Ramaphosa a allégé une première fois le confinement le 1er mai et envisage de l'assouplir une nouvelle fois à la fin du mois, sauf dans les grandes villes.

BURUNDI - Le représentant de l'OMS expulsé

Le représentant de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) au Burundi et trois autres experts seront expulsés d'ici vendredi, a annoncé le ministère burundais des Affaires étrangères dans une lettre adressée au bureau africain de l'institution.

La Commission d'enquête de l'ONU sur le Burundi "regrette profondément la décision récente du gouvernement burundais de déclarer persona non grata le représentant de l'OMS dans le pays et trois de ses experts", a-t-elle indiqué dans un communiqué.

L'ONU a réagi en disant "profondément regretter" ces expulsions intervenant à quelques jours de l'élection présidentielle du 20 mai.

RTSinfo avec les agences