Le manifeste, publié notamment par le journal "Le Monde", a provoqué de nombreuses spéculations sur son retour en force en politique. Nicolas Hulot précise que l’étape suivante pourrait être la tenue d’un référendum.
"Il faut trouver une méthode avec l'ensemble de la nation, pas seulement avec les formations politiques, dit l'ancien ministre d'Emmanuel Macron. Ce serait un référendum qui ne se réduit pas à une question. Un référendum où on aura préparer 10, 15 ou 20 questions sur le monde que nous voulons et sur le monde que nous ne voulons plus."
Selon Nicolas Hulot, ce "processus de démocratie inclusive" et "moderne" serait un préalable à une nouvelle donne dans une vie politique bouleversée par la crise.
Interrogé sur un éventuel retour au gouvernement, dans un cabinet d'union nationale, Nicolas Hulot affirme qu'à ce stade "il n'y pense pas", ajoutant : "d'autres y pensent pour moi". Il salue en revanche le discours d’Emmanuel Macron sur un changement de paradigme après la crise: "Je n'ai jamais perdu le dialogue avec lui. Parce que c’est mon rôle. Il a dit que demain on peut penser à l'impensable. Je dis chiche. Mais je jugerai sur pièce. On ne pourra pas se contenter de compromis mou, car la situation est radicale."
Nicolas Hulot dit "comprendre l’exaspération de la jeunesse" qui manifestera notamment en Suisse ce vendredi 15 mai en faveur du climat. Il partage avec elle, dit-il, une même aspiration : "L'idée n'est pas de faire de la morale. Mais ceux qui veulent revenir à un monde d'avant, un modèle qui se fait sur le dos de la nature, représentent une transgression de l'humanisme. Si dans les mois qui viennent on ne tire pas radicalement les leçons des crises, il ne faudra pas s’étonner que la jeunesse change de ton. Quand on est écouté et jamais entendu, c’est une forme de violence aussi."
Moqué par de nombreux commentateurs pour son manifeste "Le temps est venu" et certaines formules jugées trop bien-pensantes, Nicolas Hulot réplique : "Il en faut toujours des moqueurs. C'est pas forcément très agréable. Evidemment quelques esprits supérieurs ont trouvé mon expression presque infantile. J'ai subi la même fronde, la même humiliation dans le passé."
Nicolas Hulot dit "assumer un retour à la morale" et réfute l’accusation de faire "de la philosophie à deux balles". "Je veux initier la réflexion pas avec les élites mais avec les citoyens. Comment sommes-nous arrivés au bord de l’abîme ?"
Répliquant aux attaques des derniers jours, Nicolas Hulot s'estime victime de moqueries déplacées : "Ça fait 30 ans qu'on nous tourne en dérision. La moquerie est facile. On est dans une situation d’une grande gravité. Je ne suis pas contre l'humour. C'était pas de l'humour, c'était du cynisme."
Figure de l’écologie depuis plus de 30 ans, et toujours dans le palmarès des personnalités politiques les plus populaires de France, Nicolas Hulot ajoute : "J'observe sur certains plateaux de télé une morgue, une suffisance. C'est l’incapacité de voir ce qu'il peut y avoir de vertueux dans une initiative. De voir que ce qui nous anime est d'éviter que nos enfants ne se retrouvent dans un monde chaotique."
Darius Rochebin
Une grève du climat bouleversée par le coronavirus
Vendredi 15 mai, une grève pour le climat était planifiée au niveau national en Suisse, mais avec la crise du Covid-19, elle a dû être reportée à l'automne.
Les militants veulent toutefois se faire entendre et vont sonner "l’alarme climatique" à 11h59. Les organisateurs appellent à faire du bruit à l'aide de casseroles, de sifflets, ou d'instruments de musique pour "réveiller les politiques".
Concours de pancartes sur les réseaux sociaux ou webradio seront aussi de la partie, indiquent les organisateurs indiquent les organisateurs.