La démission d'Eric Besson, connue mercredi soir, intervient
alors que Ségolène Royal ne parvient pas à redresser la barre dans
les sondages face à son principal adversaire de droite, Nicolas
Sarkozy, dont les partisans ont vivement critiqué le coût des
mesures sociales figurant dans le programme de la socialiste.
Raisons personnelles
Le secrétaire national à l'économie et la fiscalité du PS a
justifié sa décision par "des raisons personnelles". "Ma décision
est définitive et je ne m'exprimerai auprès de personne", a-t-il
dit à l'AFP.
Interrogé pour savoir si sa décision était liée à la controverse
autour du chiffrage des propositions de Ségolène Royal, Eric Besson
a démenti "des désaccords" sur ce point.
Toutefois, selon la presse, sa décision est liée aux critiques
émanant de l'équipe de Ségolène Royal qui lui a reproché d'avoir
fourni un chiffrage du coût de son programme (35 milliards
d'euros), un débat dans lequel certains dirigeants socialistes ne
trouvaient pas opportun d'entrer. Eric Besson aurait claqué la
porte lors d'une réunion du PS mercredi matin.
Ne pas gêner
Il a ensuite déclaré à la presse vouloir se "mettre en retrait
de la campagne électorale" pour se "consacrer" à son fief électoral
du sud-est de la France. Le responsable, proche de l'ancien Premier
ministre Lionel Jospin, a aussi assuré qu'il était "bien décidé à
ne pas gêner" la campagne de Ségolène Royal.
Selon des sources au PS, le départ d'Eric Besson serait aussi lié
à l'organisation générale de la campagne des socialistes pour la
présidentielle où régnerait un certain "amateurisme".
afp/ruc
Le camp Sarkozy ravi
Dans un communiqué, les deux porte-parole de Nicolas Sarkozy ont jugé jeudi "inquiétante" la "succession de dysfonctionnements dans la campagne" de Ségolène Royal.
Ils montrent selon eux "que l'équipe qui entoure la candidate socialiste n'est pas prête à mettre en oeuvre son programme".
Les derniers sondages
Nicolas Sarkozy arriverait en tête du premier tour avec 33% (+2 pt) des voix, et devancerait Ségolène Royal (26%, -1 pt), avec 54%, au second tour de la présidentielle, selon un sondage CSA pour "Le Parisien/Aujourd'hui en France" publié jeudi.
Le président du Front national Jean-Marie Le Pen perd lui deux points et arriverait en troisième position à 14%, juste devant François Bayrou (12%, stable).
Les abstentions, votes blancs et nuls représentent 27% (-1) des intentions de vote.
La marge d'erreur est d'environ plus ou moins trois points de pourcentage.