"Chaque fois que nous faisons des efforts pour ne pas propager le virus, nous faisons la démonstration de notre volonté de vivre ensemble". Autrement dit: nous prenons conscience que nous ne vivons pas seuls, mais avec les autres. C’est ce que soulignent les organisateurs de cette Journée internationale initiée par le cheikh Khaled Bentounes, guide spirituel de la confrérie soufie Alawiyya.
Ce samedi 16 mai fédère plusieurs associations, comme par exemple la plateforme interreligieuse du canton de Vaud, dont les églises et communautés ont chacune rédigé un message de fraternité et d’espérance pour l’occasion.
Naïf ?
Mais n’est-ce pas naïf de célébrer une telle journée du Vivre ensemble en paix? Sans doute à première vue. Mais au-delà des déclarations, le grand mérite de cette journée est d’appeler chacun à réfléchir au monde qu’il veut demain.
Différentes conférences virtuelles ont d’ailleurs lieu dans ce but-là. Pour le sociologue Reda Benkirane, qui participe à l’une d’entre elles et qui dit avoir entendu ces jours plusieurs discours religieux d’une grande pauvreté, c’est maintenant le passage de la parole aux actes qui est essentiel et porteur de sens. "Un passage de la parole aux actes écolo-compatibles et démocratico-compatibles", indique-t-il. Car selon lui, trop de pays par exemple profitent actuellement du Covid-19 pour muscler leur régime, voire réprimer leur population.
Les chefs religieux en renfort
Bien sûr, ce passage de la parole aux actes, le sociologue n’est pas le premier à en parler. Cette proposition fait notamment écho aux récents propos d’Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU. Celui-ci a déclaré que les leaders spirituels pouvaient contribuer à inverser la pandémie et à aider à la reprise après coronavirus en mettant de côté leurs différences et en traduisant leurs valeurs communes en actions.
Concrètement, il les a exhortés à mettre à profit leurs réseaux pour aider les gouvernements à promouvoir des mesures de santé publique. Comme cela a pu être le cas dans des précédentes crises telles que le sida ou le virus Ebola. Comme quoi, les aspirations et initiatives citoyennes, c’est bien; encore faut-il réussir à les traduire au niveau politique.
Gabrielle Desarzens/RTSreligion