Deux soldats, de nationalités américaine et sud-coréenne, sont
au nombre de ceux qui ont péri dans l'attentat perpétré devant la
base de Bagram, à 60 km environ au nord de Kaboul, ont indiqué des
responsables de l'OTAN et de Séoul. L'Alliance atlantique a fait
état de 27 blessés.
Le bilan définitif de cette attaque meurtrière restait confus en
fin de journée. Un photographe de l'agence Reuters a dit avoir vu
sur place huit corps sans vie en plus des quatre morts signalés par
l'OTAN, ce qui donnerait un bilan de douze tués.
Dick Cheney visé
«Nous avons voulu prendre pour cible (...) Cheney», a dit par
téléphone à l'agence Reuters le mollah Hayat Khan, porte-parole du
mouvement islamiste qui parlait d'un lieu indéterminé.
Peu après l'explosion, M. Cheney - qui, selon des responsables,
n'a été en danger à aucun moment à l'intérieur de la base - s'est
rendu à Kaboul où il a eu un entretien avec le président afghan
Hamid Karzaï. Les deux hommes n'ont fait aucun commentaire ensuite
et M. Cheney a quitté l'Afghanistan pour Oman.
Offensive de printemps
Sa visite intervient au moment où Washington signale que les
talibans et leurs alliés d'Al-Qaïda se regroupent au Pakistan et en
territoire afghan. Quelque 27'000 soldats américains sont
stationnés en Afghanistan, où les Etats-Unis jugent crucial pour
leur propre sécurité de vaincre les talibans.
Le gouvernement afghan, ses alliés étrangers et les insurgés
annoncent tous une offensive majeure pour le printemps. La force de
l'OTAN a par ailleurs annoncé mardi avoir tué par accident trois
civils afghans, dont deux dans des combats contre les talibans dans
le sud de l'Afghanistan.
ats/reuters
Regain d'activités d'Al-Qaïda
A Islamabad où il se trouvait lundi, M. Cheney a demandé lundi au président pakistanais Pervez Musharraf de combattre plus résolument les talibans et les autres activistes utilisant le territoire pakistanais pour se replier et s'entraîner.
Citant des responsables américains, ABC News a rapporté que le directeur adjoint de la CIA, Stephen Kappes, avait aussi présenté à M. Musharraf des preuves «convaincantes» d'un regain d'activité d'Al-Qaïda sur le territoire pakistanais. Selon ABC, les documents de la CIA mettent en évidence plusieurs nouveaux camps du réseau islamiste dans la province pakistanaise frontalière du Waziristan.
Une année sanglante
Plusieurs incidents meurtriers similaires ont eu lieu ces dernières semaines à Kandahar, ancien bastion des talibans où sont notamment déployés des soldats canadiens et néerlandais.
Environ 4000 personnes ont été tuées en Afghanistan en 2006, ce qui en fait l'année la plus sanglante qu'ait connue ce pays depuis la chute du gouvernement des talibans en 2001. On y a enregistré 139 attentats-suicides, contre 21 en 2005.
La Grande-Bretagne a annoncé lundi qu'elle allait envoyer 1400 soldats supplémentaires en Afghanistan.