"Le Dr Abdullah conduira la commission de réconciliation nationale et des membres de son équipe seront inclus dans le cabinet", a écrit sur Twitter le porte-parole d'Ashraf Ghani.
Cette percée intervient alors que l'Afghanistan est aux prises avec une recrudescence des violences, comme l'attaque mardi dernier d'une maternité de Kaboul qui a fait 24 morts dont des nouveau-nés, malgré la signature fin février d'un accord avec les Etats-Unis portant sur le départ de toutes les troupes étrangères du pays sous quatorze mois. Le pays doit en outre faire face à une propagation rapide du nouveau coronavirus.
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Abdullah Abdullah avait annoncé le 1er mai un "accord provisoire" avec Ashraf Ghani, ancien économiste de la Banque mondiale.
Ex-chef de l'exécutif afghan aux termes d'un précédent accord de partage du pouvoir, le premier avait perdu ce poste après sa défaite face au second à l'élection présidentielle de septembre 2019, dont les résultats définitifs n'avaient été annoncés qu'en février en raison notamment du dépôt par les candidats de 16'500 plaintes pour irrégularités.
Deux présidents déclarés le même jour
Début mars, chacun des deux candidats s'était déclaré président le même jour au même endroit. Mais Ashraf Ghani avait été reconnu par la communauté internationale.
Washington avait alors fait pression pour résoudre la crise politique afin de pouvoir démarrer des négociations entre Kaboul et les talibans sur l'avenir du pays, annonçant la réduction immédiate d'un milliard de dollars des Etats-Unis à l'Afghanistan et d'un milliard supplémentaire en 2021 si l'impasse se poursuivait.
Espoir d'une sortie de crise
En portant Abdullah Abdullah à la tête du conseil de paix afghan pour conduire des pourparlers avec les talibans, le nouvel accord de partage du pouvoir conclu dimanche pourrait aider l'Afghanistan à sortir de la crise, estiment des analystes.
Les talibans ont déjà signé le 29 février un accord historique avec Washington ouvrant la voie à un retrait des forces étrangères du pays après près de 19 années de guerre. Mais les négociations de paix directes sans précédent entre les rebelles et le gouvernement de Kaboul, censées débuter il y a plus de deux mois, sont restées lettre morte.
agences/oang
L'Otan salue l'accord afghan
Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a salué dimanche l'accord de partage du pouvoir signé entre les deux dirigeants rivaux en Afghanistan et les a incités à poursuivre leurs efforts en faveur de la paix.
"Je salue la décision prise par les dirigeants politiques afghans de résoudre leurs différends et de former un gouvernement inclusif", a déclaré Jens Stoltenberg après que le président Ashraf Ghani et son rival Abdullah Abdullah ont signé l'accord de partage du pouvoir.