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Irak: manifestations contre l'armée américaine

L'armée américaine a bombardé samedi un quartier de Bagdad
L'armée américaine a bombardé samedi un quartier de Bagdad
Le président irakien Jalal Talabani et des milliers de manifestants ont protesté samedi contre la brève arrestation par l'armée américaine du fils d'un dirigeant chiite. Dans la province d'Al-Anbar, un attentat devant une mosquée sunnite a fait au moins 40 morts.

Dans la ville sainte chiite de Najaf, au sud de Bagdad, des
milliers de manifestants se sont rendus vers les bureaux du grand
ayatollah Ali Sistani, plus haute autorité religieuse chiite du
pays. «Nous voulons que les forces américaines sachent que cette
détention va détruire les projets politiques pour l'Irak»,
pouvait-on lire sur une banderole.

Arrestation musclée

D'importants rassemblements ont aussi eu lieu à Bassorah,
deuxième ville du pays, à Kerbala, Kout et Amara, selon des
journalistes de l'AFP et des médias locaux. Ils n'ont donné lieu à
aucun débordement.



Des soldats irakiens et américains ont interpellé vendredi Ammar
al-Hakim, fils d'Abdel-Haziz Hakim, le dirigeant du Conseil suprême
de la révolution islamique en Irak (CSRII), l'un des principaux
partis chiites, alors qu'il revenait d'Iran. Ils l'ont libéré après
plusieurs heures.



Ammar al-Hakim a dénoncé samedi ses dures conditions
d'arrestation. Il a accusé les forces américaines d'avoir
délibérément cherché à l'arrêter, puis de lui avoir brutalement
attaché les mains et bandé les yeux. Il a ajouté que les soldats
l'avaient traité «de façon impolie».

Regrets américains

L'ambassadeur américain Zalmay Khalizad a dit regretter cette
détention. L'armée américaine l'a expliquée par le comportement
«suspect» du convoi à bord duquel le fils du dirigeant chiite
circulait. Elle a précisé qu'Ammar al-Hakim avait été traité avec
dignité et respect et relâché une fois des vérifications
faites.



Le président irakien Jalal Talabani a fortement critiqué les
forces américaines pour cette interpellation. Il a demandé que les
responsables soient réprimandés.



Fondé en Iran en 1982, le CSRII, qui s'est farouchement opposé à
Saddam Hussein, continue d'entretenir des liens étroits avec
Téhéran. Cela gêne les Etats-Unis, qui ont fait du régime des
mollahs une de leurs «bêtes noires» dans la région.



Au lendemain de cette arrestation, un kamikaze à bord d'une
voiture piégée a tenté de forcer un barrage protégeant la maison
d'Abdel-Aziz Hakim à Bagdad. Il a tué trois civils et en a blessé
sept.



agences/ant

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Attentat contre une mosquée

Alors que les chiites manifestaient leur colère, un attentat a été commis devant une mosquée sunnite à Habbaniya, à environ 80 km à l'ouest de Bagdad, dans la province rebelle sunnite d'Al-Anbar, rarement visée par de telles attaques.

Au moins 40 personnes ont été tuées et plus de 60 autres blessées lorsqu'un camion-citerne a explosé près de ce lieu de culte, selon une source médicale. L'armée américaine a dépêché des soldats pour sécuriser le site, aider les habitants et participer au transport des blessés vers des établissements médicaux proches.

Des attaques ont également eu lieu à Bagdad malgré le plan de sécurité irako-américain. Huit membres d'une unité commando de la police et deux rebelles ont été tués à proximité de l'aéroport.

Nombreux activistes tués

Par ailleurs, des attentats et tirs d'obus ont tué au moins sept personnes à Bagdad. Et des GI's, appuyés par l'aviation américaine, ont abattu des dizaines d'activistes dans une base de la rébellion sunnite située au nord de la capitale.

En soirée, les forces américaines ont bombardé un secteur du sud-est de Bagdad au cours d'opérations visant des «objectifs terroristes». Plus de 20 violentes explosions ont retenti à des courts intervalles, selon des journalistes de Reuters.

Dix jours après le début du plan de sécurité à Bagdad, le Premier ministre Nouri al Maliki a annoncé que les forces irakiennes et américaines avaient abattu plus de 400 activistes présumés depuis le 14 février.