La réunion de lundi se tenait au niveau des directeurs
politiques et n'a débouchée sur "aucune décision", a annoncé dans
la soirée le Britannique John Sawers, qui la présidait, tout en la
jugeant "productive".
Il a précisé que les cinq membres permanents du Conseil de
sécurité de l'ONU (Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Chine, Russie)
et l'Allemagne avaient "commencé à travailler à une nouvelle
résolution du Conseil de sécurité, à partir de la résolution
1737".
Inquiétudes de Moscou
Le porte-parole du Premier ministre britannique Tony Blair avait
auparavant insisté sur "l'unité de la communauté internationale"
face à "la violation continue" par Téhéran de ses obligations. La
détermination de la communauté internationale ne faiblit pas, "bien
au contraire", avait-il affirmé.
Après la rencontre, la Maison Blanche a affirmé ne pas avoir
l'intention d'attaquer l'Iran, mais a aussi réaffirmé que l'option
militaire restait une possibilité. Moscou s'était plus tôt lundi
publiquement inquiétée d'éventuelles frappes militaires américaines
contre l'Iran, après les menaces voilées du vice-président
américain Dick Cheney ce week-end.
Condition préalable rejetée
Le porte-parole du gouvernement iranien Gholamhossein Elham a
pour sa part affirmé lundi que la demande du Conseil de sécurité
d'une suspension de l'enrichissement était "illégitime et
illogique, et contraire à la volonté nationale" des Iraniens. Il a
réaffirmé la volonté de l'Iran "de trouver une solution à travers
des négociations".
Mais si l'Iran est prêt à examiner "positivement" une demande
officielle de négociation de Washington, il rejette la condition
préalable de la suspension de l'enrichissement d'uranium, a précisé
Ali Larijani, secrétaire du Conseil suprême de la sécurité
nationale.
afp /ant
Rappel des faits
La réunion de lundi faisait suite au constat jeudi dernier par l'AIEA que l'Iran n'a pas respecté la résolution 1737 du Conseil de sécurité de l'ONU qui, en décembre, lui avait donné 60 jours pour suspendre ses activités d'enrichissement d'uranium.
Ce procédé peut être utilisé à des fins à la fois civiles et militaires, alimentant les craintes que Téhéran se dote de l'arme atomique.
Après la publication du rapport, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France se sont prononcés pour l'adoption de sanctions supplémentaires contre Téhéran.
L'Allemagne, la Chine et la Russie - ces derniers deux pays en raison de leurs intérêts économiques, énergétiques ou stratégiques - ont été plus réservés.
Le lancement dimanche du test de la première fusée spatiale iranienne a ajouté aux inquiétudes.
Réunion jeudi
Les Six tiendront jeudi une conférence téléphonique, en espérant se mettre d'accord sur les éléments à intégrer dans une nouvelle résolution du Conseil de sécurité de l'ONU sur l'Iran, a indiqué lundi le département d'Etat.