Invité de l'émission «J'ai une question à vous poser» sur TF1,
le candidat centriste à la présidentielle a consacré à l'école une
partie conséquente de ce «grand oral» d'environ une heure et demie,
où il a aussi rappelé l'urgence de s'attaquer à la réduction de la
dette publique.
Ponts d'or
Dans ses réponses aux questions d'un panel de Français, le
«troisième homme» des sondages a détaillé sa démarche politique et
le risque qu'il estime avoir pris en affichant son
indépendance.
«Si j'avais voulu être dans le confort, je serais avec les autres,
et je pense même qu'ils m'auraient fait des ponts d'or pour être
avec eux», a-t-il assuré, affirmant avoir pris «la responsabilité
lourde de proposer aux Français un autre chemin».
Premier ministre de gauche?
«Si on veut faire du concret, du vrai, il faut être capable de
faire travailler des gens de camps différents qui sont compétents
(...), qui choisiront cette manière de rassembler les Français au
lieu de les diviser», a-t-il fait valoir. «Je n'ai pas été contre
l'Etat UMP, contre l'Etat PS, pour vouloir le remplacer par un Etat
UDF. Ça ne m'intéresse pas».
François Bayrou a confirmé que s'il était élu, il pourrait nommer
à Matignon un premier ministre de gauche mais que le rassemblement
supposerait que chacun «accepte la règle du jeu» et «les principes
arrêtés».
Ajoutant avoir "peut-être une petite idée" sur l'identité de la
personne qu'il désignerait éventuellement, il n'a pas donné plus de
précisions. Il a juste rendu hommage à Jacques Delors, dont "l'âge
n'a pas atteint la capacité politique".
«Je ne fermerai pas la porte à ceux qui voudraient soutenir le
gouvernement, venus de la droite ou venus de la gauche», a-t-il
ajouté. «Mais ce gouvernement, «ce n'est pas: 'venez braves gens et
c'est l'auberge espagnole'». C'est : «venez avec vos valeurs que je
respecte».
agences/ruc
Education & dette
Côté programme, François Bayrou veut donner «priorité absolue» à la maîtrise de la lecture et de l'écriture à l'école.
Il s'est engagé à garantir pendant cinq ans les postes d'enseignants pour que cesse la «chasse au postes».
A la discrimination positive défendue par Nicolas Sarkozy - qui ne «marchera pas en France» -, l'ancien ministre de l'éducation a opposé la défense du «modèle républicain» dans l'école et dans l'entreprise.
L'élu béarnais a aussi dit son souhait de ramener l'Etat là où il y en a le plus besoin selon lui, à savoir dans les banlieues et les campagnes.
Concernant la dette de l'Etat, aujourd'hui proche de 1200 milliards d'euros, il veut «revenir en trois ans à une situation où la dette ne grossit plus» et «inscrire dans la Constitution l'interdiction pour un gouvernement de présenter un budget en déficit de fonctionnement».