«Le gouvernement irakien a adressé des invitations officielles
aux pays de la région, aux cinq membres permanents du Conseil de
sécurité des Nations Unies, à l'ONU, la Ligue arabe et
l'Organisation de la Conférence islamique pour les inviter à une
conférence à Bagdad le 10 mars», indique un communiqué
gouvernemental.
«Le but de cette conférence est de faire avancer le processus
politique, de soutenir les efforts du gouvernement d'union
nationale en faveur de la sécurité et la stabilité», indique-t-on
de même source. Le communiqué précise que cette conférence aurait
aussi pour but de favoriser une «réconciliation nationale».
Bon accueil
Le texte ne précise pas si la conférence se déroulerait en une
ou deux phases. Selon la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza
Rice, une première réunion doit se tenir en mars et une deuxième,
au niveau ministériel, en avril.
Les Etats-Unis et la Syrie ont annoncé qu'ils participeraient à
cette conférence. Un haut responsable iranien, Ali Larijani, a
indiqué que l'Iran pourrait également y prendre part. Téhéran a
dans le même temps menacé d'attaquer les rebelles kurdes iraniens
en Irak si Bagdad ne les expulse pas des zones frontalières.
La France a «répondu favorablement» à l'invitation irakienne,
tandis que Londres a salué l'initiative sans confirmer encore sa
participation.
Pas de discussions Washington-Téhéran
La Maison Blanche a d'ores et déjà affirmé n'avoir pas
l'intention d'engager des discussions bilatérales avec l'Iran à
l'occasion de cette conférence, assurant ne pas avoir changé de
politique vis-à-vis de la République islamique et de la
Syrie.
L'Iran est régulièrement accusé par les Etats-Unis d'ingérence
dans les affaires irakiennes, notamment en laissant transiter des
armes vers des milices chiites ou encore en entraînant leurs
combattants. L'Irak accuse notamment la Syrie de laisser entrer des
extrémistes étrangers qui alimentent les rangs de la rébellion
sunnite dans les provinces centrales et à Bagdad.
Parmi les nations invitées à la conférence figurent également la
Jordanie, la Turquie, l'Arabie saoudite, le Koweït, l'Egypte et
Bahreïn.
agences/ant
Violences sur le terrain
Sur le terrain, la violence a tué au moins 16 personnes mercredi.
Un attentat à la voiture piégée a notamment fait dix morts et 21 blessés près d'un marché aux légumes dans le sud de Bagdad, a annoncé la police irakienne L'armée américaine a de son côté annoncé le décès d'un soldat US mardi à Bagdad.
Elle a également affirmé avoir tué «huit membres d'Al-Qaïda» lors de frappes aériennes de «précision» conduites au petit matin à la périphérie de la capitale irakienne, dans la région de Taji.
Depuis le lancement officiel du plan de sécurisation de Bagdad, le 14 février, les opérations de ratissage s'y sont multipliées, et selon l'armée américaine, le nombre d'attentats à la bombe a baissé.
Mais des rebelles sunnites semblent concentrer leurs attaques dans sa périphérie, dans le sud, mais aussi l'ouest et le nord.
Rapport Baker
La nécessité d'efforts diplomatiques «régionaux», était l'une des deux recommandations principales du rapport de la Commission Baker sur l'Irak, remis en décembre au président américain, et qui préconisait aussi un retrait progressif des troupes américaines.