La crise du coronavirus, qui a fait plus de 2800 victimes en Russie, a mis en exergue les lacunes du réseau de santé russe, hérité de l'époque soviétique.
"En vingt ans de présidence de Vladimir Poutine, le budget alloué à la santé a baissé de moitié. On a perdu des lits, des médecins, des hôpitaux", accuse Elena Kolesnik à la RTS. L'infirmière et membre du syndicat "Alliance des médecins", qui sillonne la région de Saint-Pétersbourg pour venir en aide aux praticiens en difficulté face à la pandémie, insiste: "Le Covid-19 vient montrer que la santé russe n'était tout simplement pas prête".
Licenciée pour une pétition
Mais en Russie, dénoncer la situation ne se fait pas sans risques. Cardiologue à Priozersk, Natalia Trofimova a été licenciée de son hôpital pour avoir lancé une pétition face aux carences de l'établissement. "Mes supérieurs m'ont simplement répondu que ce n'était pas vrai et comme j'étais l'instigatrice, ils m'ont tout bonnement virée", confirme-t-elle.
C'est presque une tradition en Russie de manipuler les statistiques pour faire plaisir aux gouverneurs
Comme elles, soignants et soignantes se mobilisent à travers tout le pays pour dénoncer un système de santé à deux vitesses, le dénuement des hôpitaux, les primes qui n'arrivent jamais et -surtout- le manque de matériel de protection qui met en danger le personnel soignant.
Confusion au Daguestan
Au Daguestan, dans le Caucase, le ministre de la Santé a même avoué que plus de 30 soignants et 700 habitants étaient déjà morts du Covid-19, alors la région ne compte officiellement que 40 décès en tout.
Mais alors que les chiffres restent flous, l'opinion publique ne s'y trompe pas: la cote de popularité de Vladimir Poutine est à son plus bas niveau, à 59%.
Julian Colling/jgal