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Ce que signifie la volte-face d'Angela Merkel sur la dette européenne

Berlin et Paris proposent un fonds de relance européen à 500 milliards d'euros
Berlin et Paris proposent un fonds de relance européen à 500 milliards d'euros / 19h30 / 2 min. / le 19 mai 2020
En proposant un plan d'aide économique de 500 milliards d'euros, l'Allemagne et la France ont jeté les bases d'un accord européen sur la gestion de la crise économique née du Covid-19 au sein de l'UE. Explications.

Un virage à 180 degrés de l'Allemagne

La France et l'Allemagne ont proposé lundi un plan d'aide économique de 500 milliards d'euros, une annonce cruciale dans l'histoire de l'Union européenne (UE) et qui marque un tournant politique pour Berlin, qui accepte pour la première fois de mutualiser la dette européenne.

"L'Allemagne n'ira bien que si l'UE va bien", a déclaré la chancelière allemande Angela Merkel de son ton posé habituel alors qu'elle était en train de briser un tabou et d'affirmer son soutien à une solidarité plus grande entre Etats européens. Une position peu populaire dans son pays et qu'elle refusait d'adopter il y a deux mois encore, malgré l'insistance des Etats du sud de l'Europe, sévèrement touchés par la pandémie de coronavirus.

>> Lire : L'Union européenne se déchire sur l'avenir en pleine crise du coronavirus

Ce revirement, qui constitue une victoire pour le président français Emmanuel Macron, a également été salué par l'Espagne, l'Italie et le Portugal. Au sommet de sa popularité, la chancelière allemande pourrait bien jouer un rôle déterminant pour aider le continent à sortir uni de la pandémie, alors que l'Allemagne s'apprête à prendre la présidence tournante de l'UE à le 1er juillet.

500 milliards pour quoi faire?

En empruntant 500 milliards d'euros, l'Union européenne en tant que telle devrait s’endetter pendant trois ans. Elle l'a déjà fait, mais jamais pour financer son budget, comme le ferait un Etat.

Les fonds iraient à ceux qui en ont le plus besoin et seraient investis dans les régions et les secteurs les plus touchés, le tourisme en Italie par exemple. Il s'agirait d'un transfert des pays riches vers les pays plus pauvres, du nord vers le sud.

>> Voir le grand format : Tourisme, business en péril

Les prochains défis à relever

"L'Allemagne et la France ont un accord. Ce n'est évidemment pas la fin de la discussion. Il y a beaucoup de voix différentes dans l'Union européenne et nous avons un certain nombre de débats devant nous", a indiqué la vice-présidente de la Commission européenne, Margrethe Vestager,

De fait, les pays dits "frugaux", à savoir l'Autriche, les Pays-bas, la Finlande et la Suède, grognent déjà, et la balle est désormais dans le camp de Bruxelles.

La Commission devra présenter une proposition détaillée de budget commun la semaine prochaine, puis les 27 trouver un compromis qui soit acceptable pour tous.

>> L'analyse d'Isabelle Ory, correspondante auprès de l'UE :

Isabelle Ory "Ca a été laborieux, lent et un compromis a été trouvé. A la fin l'Europe finit toujours par s'en sortir."
Isabelle Ory "Ca a été laborieux, lent et un compromis a été trouvé. A la fin l'Europe finit toujours par s'en sortir." / 19h30 / 2 min. / le 19 mai 2020

Adaptation web: jgal

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